© Shigeo Arikawa, IT HAS ALREADY BEEN ENDED BEFORE YOU CAN SEE THE END, 2012
Vidéographe x Dazibao x Place M
PROGRAMMATION
Gratuit
Crossing Boundaries Between Photo and Film
Dans le cadre de la série dv_vd, Dazibao et Vidéographe sont heureux de consacrer une soirée de diffusion en ligne à Place M, une galerie d’art de Tokyo dédiée à la photographie.
En 2019, Place M a ajouté un volet cinéma à ses activités et tenait, en mars 2021, son deuxième festival de films, en ligne auquel participait Vidéographe.
L’idée d’une collaboration avec Place M s’est amorcée en 2016 lors de la rencontre entre le vidéaste montréalais Guillaume Vallée et Yuka Sato (Place M) au festival EXiS de Séoul. C’est lors d’un séjour de Vallée à Tokyo en 2018 que l’idée se précise pour prendre la forme d’un commissariat croisé entre Vidéographe et Place M. Julie Tremble de Vidéographe et Guillaume Vallée ont ainsi mis en place deux programmes (Shorts 1 et Shorts 2) à partir de la collection de Vidéographe qui ont été présentés au Festival Place M les 19 et 21 mars 2021. Yuka Sato, pour sa part, a été invitée à commissarier le programme pour cette dernière soirée dv_vd de la saison.
Intitulé Crossing Boundaries Between Photo and Film, le programme présente les œuvres de cinq photographes, cinéastes et artistes contemporains parmi les plus dynamiques de notre époque : Osamu Kanemura, Shigeo Arikawa, Yuka Sato, Shinya Isobe et Mami Kosemura. Cette sélection vise à explorer autant les possibilités de la photographie et du cinéma que la création d’expressions novatrices situées à leur carrefour. Nous espérons que vous apprécierez ce programme virtuel exclusif et les œuvres de ces artistes au sommet de leur art.
► En direct sur la page Facebook de Dazibao et la chaîne YouTube de Vidéographe
Programmatrice : Yuka Sato
PROGRAMME
Osamu Kanemura, Topless Bieber Drive, 12 min, 2019, Japon.
Selon Karlheinz Stockhausen, la musique n’a que deux paramètres : le démarrage et l’arrêt. Pour lui, la musique n’est rien de plus qu’un système mécanique fonctionnant dans une alternance « ouvert/fermé ». L’idée de Stockhausen peut être facilement appliquée aux musiciens funk. Une fois leur performance commencée, le groove continue de façon ininterrompue jusqu’à ce que la fin soit annoncée. La musique démarre et se termine, comme si un interrupteur était allumé puis éteint. Cette mise en exécution rappelle le mécanisme d’un tapis roulant. Le funk est une machine, un système qui fonctionne selon le tempo et le rythme.
Shigeo Arikawa, IT HAS ALREADY BEEN ENDED BEFORE YOU CAN SEE THE END, 11 min, 2012, Japon.
La fin a déjà commencé et elle s’est déjà achevée. On l’appelle « la fin » pour la percevoir et la rendre visible, mais elle est déjà passée avant qu’on l’appelle ainsi. Pour le dire autrement, la fin s’infiltre toujours dans le présent, on ne peut pas lui reconnaître de temporalité propre. Elle a toujours déjà commencé et s’est toujours déjà achevée. La catastrophe du tremblement de terre et de la crise nucléaire de 2011, au Japon, a eu un impact majeur sur ce film. Celui-ci est le premier d’une série intitulée PIXCANNING, un mot-valise inventé à partir du mot « pixel » et du mot « balayage » (scanning). Le terme renvoie à une méthode recueillant les éléments qui échappent à la perception au moment où les images apparaissent ou sont construites.
Yuka Sato, Dialogue, 17 min, 2018, Japon.
Au sortir d’une période d’isolement, une recluse sociale, ou « hikikomori », raconte ses expériences intérieures face à un environnement urbain, illuminé et agité, qui ne dort jamais. Le film présente des images instantanées du parcours de son cœur.
Shinya Isobe, 13, 10 min, 2020, Japon.
Le film consiste en une séquence continue de prises de vue à intervalle régulier présentant des images du coucher de soleil exposé sous un même angle et dans la même position sur pellicule 16 mm durant une période de 5 ans. Le titre 13 vient du fait que l’intervalle est de 13 secondes par image.
Mami Kosemura, 蝶 Butterfly, 7 min, 2021, Japon.
Cette série vidéo est basée sur un carnet de croquis d’Okyo Maruyama (1733-1795, Japon) intitulé le Shasei-cho. Copié par divers artistes, le Shasei-cho est devenu un modèle de référence pour présenter la façon dont les Japonais perçoivent et reproduisent le monde naturel. Les vidéos de cette série ont été créées en photographiant de vrais papillons à vitesse très ralentie, de façon à renvoyer à la composition et au style de dessin du Shasei-cho. Chaque mouvement est le reflet du comportement, des caractéristiques et de la personnalité du papillon tel qu’il était à ce moment-là. Cette œuvre est un Shasei-cho des temps modernes, fruit des observations de l’artiste reproduites d’après les techniques des grands peintres du passé.
BIOGRAPHIES
Osamu Kanemura
Osamu Kanemura est né en 1964 à Tokyo. En 1992, alors étudiant au Collège de photographie de Tokyo, il est invité à participer à la biennale de photographie de Rotterdam, aux Pays-Bas. En 1996, il est inclus dans la liste des « Six photographes à suivre » du MOMA.
Shigeo Arikawa
Né en 1982 à Tokyo, Shigeo Arikawa obtient un diplôme de l’Université des arts de Tokyo en 2006. Entre 2014 et 2016, il séjourne en résidence à la Rijksakademie van beeldende kunsten à Amsterdam, aux Pays-Bas, où il produit des œuvres utilisant différents médiums tels que la vidéo, l’installation et la photographie. Ses œuvres visent à court-circuiter notre compréhension rationnelle (ou fonctionnelle) des choses en mettant en scène des gestes dénués de sens ou en mélangeant des éléments sans lien apparent dans le but de suspendre notre savoir, nos attentes et nos croyances. Récemment, Arikawa a présenté ses œuvres dans des expositions individuelles et collectives en Europe, et a élargi ses activités au Japon.
Yuka Sato
Yuka Sato est une cinéaste japonaise établie à Tokyo. Ses films ont été présentés au Japon ainsi que dans des festivals de films internationaux à Singapour, Édimbourg, Hambourg et Oberhausen, entre autres. Depuis 2019, elle travaille aussi comme programmatrice. Elle poursuit son exploration des frontières entre le cinéma et la photographie à travers la direction de festivals de films qui partagent des thèmes apparentés à ses œuvres.
Shinya Isobe
Shinya Isobe est né en 1982 à Yokohama. Il détient un diplôme d’études supérieures de l’Université Zokei de Tokyo ainsi qu’un diplôme du Image Forum Institute of the Moving Image. Sa dernière œuvre, 13, s’est vu décerner le prix Ken Burns du meilleur film au 59e festival du film d’Ann Arbor. Parmi ses œuvres principales figurent Eden (2011) et For Rest (2017).
Mami Kosemura
Née en 1975 à Kanagawa, Mami Kosemura est une artiste contemporaine utilisant la photo et l’animation pour explorer les zones de confluence entre la peinture, la vidéo et la photographie. Ses œuvres se réfèrent autant à des motifs européens classiques qu’à des sujets traditionnels telle la peinture japonaise. Elle détient un doctorat en peinture de l’Université des arts de Tokyo depuis 2005. Elle a exposé en solo au Musée d’art contemporain de Hara, à Tokyo, et dans des expositions de groupe au Musée de l’Asia Society à New York, à la galerie Freer and Sackler à Washington, D.C., à la Biennale internationale des artistes femmes d’Incheon et au Kunsthal KAdE, aux Pays-Bas. Ses œuvres font partie de plusieurs collections, dont celles du Musée d’art contemporain de Tokyo, de l’Université nationale des arts de Tokyo, du Musée d’art de Gunma à Tatebayashi, du Musée de l’Asia Society et du Musée des beaux-arts de Kuandu à Taïwan.