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Résidence LUX; creation and dissemination residency

LUX – Résidence de création et de diffusion
Dévoilement des trois projets sélectionnés

LUX - Résidence de création et diffusion



Main Film, OBORO, PRIM et Vidéographe ont le plaisir de vous annoncer les trois projets sélectionnés pour participer à LUX, la résidence de création et de diffusion d’œuvres originales utilisant l’image en mouvement et réalisées par des artistes du Québec et du Canada. res-lux.art

75 dossiers ont été analysés par le jury.
Félicitations à Edith Brunette et François Lemieux (Vases communicants), Kim Kielhofner (All the images) et Roberto Santaguida (Oekistics 1).

Les projets de résidence seront réalisés entre mars 2018 et février 2020. LUX est une initiative de Vidéographe, soutenue par le programme Concertation et innovation du Conseil des arts et des lettres du Québec. Les artistes auront accès à du soutien technique et logistique, aux équipements combinés des quatre organismes partenaires, ainsi qu’à des services professionnels de promotion et de diffusion.

Les activités artistiques de François Lemieux allient pratique, édition et recherche sous la forme d’installations, de documents et de situations susceptibles d’alimenter une réflexion collective sur les notions de valeur, d’exposition, de commun et de rapport à la norme. Cofondateur de l’organisation Journée sans culture, il coédite la publication Le Merle. Cahiers sur les mots et les gestes.
Edith Brunette conjugue pratique artistique et recherche théorique. L’une comme l’autre s’intéressent aux discours – notamment à ceux à l’œuvre dans le champ des arts -, à ce qu’ils révèlent des forces et des jeux politiques à l’œuvre. À titre d’auteure et de chercheure, elle publie régulièrement dans différentes revues et publications sur l’art. Cofondatrices de l’organisation Journée sans culture, elle amorce en 2017 des études doctorales en sciences politiques à l’Université d’Ottawa.
Le projet développé par Edith Brunette et François Lemieux dans le cadre de la résidence LUX témoignera d’un certain monde actuel, quadrillé, certes, d’infrastructures qui découpent − pipelines, frontières, agences de ressources humaines, réseaux de surveillance − mais aussi strié de mouvements qui ne se laissent pas saisir – migrations, désengagement, occupations, fatigue, explosions, fuites. EdithBrunetteFrançoisLemieux/vimeo

Kim Kielhofner est une artiste vivant à Montréal. Elle a complété une maitrise en beaux-arts au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres en 2010 et un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia en 2007. Reconnue pour ses œuvres vidéo et ses œuvres dessinées qui prennent souvent la forme de livres, son travail a été diffusé dans de nombreux festivals et centres d’expositions. Récemment, son travail a fait l’objet d’expositions individuelles, notamment à VOX (Montréal, 2015), à Sporobole (Sherbrooke, 2017), à LUX (Londres, 2017), et à Dazibao (Montréal, 2017). Elle remportait en 2013 le Prix Charles Patcher (artiste émergente) de la Fondation Hnatyshyn et elle a participé au résidence d’artiste KulturKontakt Austria à Vienne en 2017. Pendant sa résidence, elle approfondira son intérêt pour les récits en créant une installation vidéo explorant la simultanéité et le simulacre. kimkielhofner/vimeo

Depuis la fin de ses études en Cinéma à l’Université Concordia, les films et vidéos de Roberto Santaguida ont été présentés dans plus de 250 festivals à travers le monde. Il a également été accueilli comme artiste en résidence dans de nombreux pays dont les États-Unis, la Roumanie, l’Allemagne, la Norvège et l’Australie. Roberto est le récipiendaire du K.M. Hunter Artist Award et une bourse offerte par la Akademie Schloss Solitude en Allemagne. Son projet Oekistics 1 est une installation de film documentaire revisitant les souvenirs des lieux passés, à peine visités, sauf par hasard. RobertoSantaguida/vimeo

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022