Lettre x représentant une icône de fermeture
Image abstraite couleur.

© Pierre-Luc Vaillancourt, HYPNAGOGIA, 2018

Vidéographe en onze titres
aux 36èmes Rendez-vous Québec Cinéma : entre vidéo, danse et expérimentations

21 février - 3 mars 2018



Vidéographe est fier de présenter 10 courts métrages et 1 long métrage lors de la 36ème édition des Rendez-vous Québec Cinéma qui se tiendra du 21 février au 3 mars 2018.

En première mondiale, The Seven Wonders of the World, du photographe et vidéaste Donigan Cumming, est un portrait sans compromis d’une fin de vie.

À tes pulsions de Xavier Curnillion et Saigner Toaster de Guillaume Marin-Lafond font place à la danse contemporaine québécoise.

Deux jeunes réalisatrices de la relève – à suivre de près – s’illustrent avec des œuvres fortes. Charlotte Clermont travaille la VHS et la vidéo analogique dans How Flowers Never Became a Food Group, en collaboration Alain Lefebvre pour la trame sonore. Alexa-Jeanne Dubé utilise le drone pour une réflexion sur la sexualité dans Scopique.

L’Histoire du cinéma inspire Guillaume Vallée et Frédéric Moffet qui revisitent respectivement Klaus Kinski, avec Kinski wanted Herzog to direct but he turned it down, et Pier Paolo Pasolini avec Fever Freaks.

Louise Bourque, Auto Portrait / Self Portrait Post Partum, Charles-André Coderre, Granular Film – Beirut, et Pierre-Luc Vaillancourt, HYPNAGOGIA, creusent le filon du cinéma expérimental dans des œuvres très personnelles.

Enfin, les spectateurs auront une occasion de revoir Innu Nikamu : Chanter la résistance du cinéaste Innu Kevin Bacon Hervieux, film très bien accueilli au dernier Festival du nouveau cinéma et au Festival de Sept-Îles. Le documentaire retrace la fabuleuse aventure des fondateurs du festival de musique Innu Nikamu à Maliotenam, des musiciens, des artisans et collaborateurs qui ont allumé l’espoir d’un peuple en détresse, osant croire que le défi de la réappropriation de leur culture et de leur langue n’était pas impossible. / Site internet : terreinnue.com/innu-nikamu

 

Faites votre programme !

PROGRAMME PORTRAITS 23/02/2018 à 17h30
The Seven Wonders of the World, Donigan Cumming

PROGRAMME JE VEUX DE LA LUMIÈRE 24/02/2018 à 13h30
. How Flowers Never Became a Food Group, Charlotte Clermont et ALain Lefebvre Bande-annonce+
. À tes pulsions, Xavier Curnillion

PROGRAMME MAGNIFIQUEMENT À CÔTÉ DE LA PLAQUE 24/02/2018 à 21h45
. Granular Film – Beirut, Charles-André Coderre Bande-annonce+
. Saigner Toaster, Guillaume Marin-Lafond Bande-annonce+

PROGRAMME QUI DONNE UN PETIT COUP 25/02/2018 à 21h45
Auto Portrait / Self Portrait Post Partum, Louise Bourque *En compétition*

Innu Nikamu : Chanter la résistance, Kevin Bacon Hervieux
26/02/2018 à 18h30
Bande-annonce+

PROGRAMME EN NATURE 27/02/2017 à 21h45
Scopique, Alexa-Jeanne Dubé *En compétition*
Bande-annonce+

PROGRAMME LA QUÊTE 28/02/2017 à 17h15
Kinski wanted Herzog to direct but he turned it down, Guillaume Vallée
Bande-annonce+

PROGRAMME C’EST SPÉCIAL! 01/03/2018 à 21h45
Fever Freaks, Frédéric Moffet

PROGRAMME SINGULIERS SINGULIÈRES 03/03/2018 à 14h30
HYPNAGOGIA, Pierre-Luc Vaillancourt
Bande-annonce+

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022