Lettre x représentant une icône de fermeture
Le visage d’une femme se répète quatre fois. Ils sont découpés en leur milieu. « Masculin ».

© Sylvanie Tendron, Répètes, 2004

Sylvanie Tendron

Résidence de recherche et création

6 mars - 23 avril 2018
Vidéographe



Présentation à :
. AXENÉO7 (Gatineau), le mardi 20 mars, à 19 h
. Dazibao (Montréal), soirée dv_vd, le mercredi 11 avril à 19 h

Vidéographe est heureux d’accueillir en résidence de recherche et de création l’artiste française Sylvanie Tendron. Depuis 2004, Sylvanie Tendron explore les comportements liés au langage et à la communication. Pour ce faire, elle puise dans son expérience quotidienne et évoque, avec humour et dérision, l’absurdité, les entraves et les malentendus suscités par la confrontation et la rencontre de la différence. Dans ses vidéos performatives, elle met en scène des situations d’isolement ou d’enfermement causées par des obstacles à la limite du burlesque qu’elle tente de déjouer. Ces exercices illustrent les nombreuses circonstances où l’on tente d’entrer en rapport avec l’autre en s’adaptant à son langage. Sylvanie Tendron a effectué des résidences et présenté son travail en Bolivie, en France, au Maroc, au Québec et au Vietnam. Elle réside à Toulouse, France.

Au cours de sa résidence à Vidéographe, l’artiste explorera la relation entre l’audisme et le féminisme. Elle s’inspirera pour ce faire du concept de déconstruction du phonocentrisme élaboré par Jolenta Lapiack, artiste Sourde canadienne. Cette dernière travaille à partir des écrits de Jacques Derrida sur la déconstruction du logocentrisme pour établir une relation causale entre le phonocentrisme et le patriarcat. Sylvanie Tendron poursuivra ses recherches en vidéo et avec l’action performative en privilégiant cet angle.

Une programmation vidéo rassemblant des œuvres antérieures de l’artiste ainsi que le travail produit dans le cadre de cette résidence sera par la suite présentée à Dazibao (Montréal) et à AXENÉO7 (Gatineau). La programmation sera accompagnée d’une présentation par l’artiste de ses recherches et de son travail.

Sylvanie Tendron profitera également de son séjour pour établir et renforcer des liens avec des artistes montréalais. Elle a participé à une résidence collective organisée par SPILL.PROpagation au centre Est-Nord-Est (Saint-Jean-Port-Joli) à l’été 2017 au cours de laquelle elle a travaillé avec des artistes Sourds et entendants québécois. Cette nouvelle résidence lui donnera la chance d’approfondir ces relations et d’établir des ponts entre les artistes Sourds montréalais et Vidéographe.

 

 

Logo DAZIBAO
Logo dv-vd
Logo CAM
Logo Axeneo 7

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022