Lettre x représentant une icône de fermeture
Texte blanc sur fond bleu. It’s been five days. I can see how bright the sun is from my window.

© Nayla Dabaji, out of the corner of my eye, 2015

Nayla Dabaji
Reconstructions

Projection et rencontre

Mercredi 15 novembre 2017, 19 h
Dazibao, Montréal

Entrée libre.



5455, avenue de Gaspé, #109 (RC), Montréal
Entrée libre. Nombre de places limité. Réservation+

Troisième présentation dans le cadre des soirées dv_vd, une fructueuse collaboration entre Vidéographe et Dazibao.

Nayla Dabaji présente une sélection de vidéos ainsi que des oeuvres en arts visuels/installations qui ont façonnées sa démarche artistique. Certaines de ces pièces sont des projets individuels, d’autres sont produites en duo avec Ziad Bitar; un artiste qui, comme elle, a étudié les arts au Liban et s’est installé à Montréal en 2011. Les projets en arts visuels se basent souvent sur le récit, le dialogue ou le témoignage: escalader le mont Saint-Hilaire après l’avoir pointé du doigt sur une carte, suivre les marées de Daebudo à vélo, se remémorer les carreaux de céramiques de son atelier à Beyrouth comme si elle les portait, s’imaginer suivre les pas accidentés de Buster Keaton, discuter avec des passants à Séoul de hauts-parleurs qui auraient existé mais qui n’existent plus, collecter des témoignages douloureux pour ensuite s’obstiner à les oublier.

Les vidéos choisies sont engagées dans des réflexions contemplatives sur la migration, l’accident, le paysage et le voyage : un personnage raconte ses vaines tentatives à traverser la frontière qu’elle/il survit miraculeusement à chaque fois, un voyage à la recherche d’une résolution émerge de la contemplation de la mer, des mots se déplacent dans un espace temporel de manière irréelle, des images et des pensées émergent de sa tête puis s’éclipsent par le coin de l’écran. Ces oeuvres sont elles-mêmes des voyages; on sent le mouvement, comme celui de la respiration, et beaucoup se passe dans l’imaginaire de l’artiste ou celui du spectateur.

 

PROGRAMME
Présentation de travaux en arts visuels
Wearing a place, 2014
Who said that something happened?, en collaboration avec Ziad Bitar, 2006
A road into the sea, 2010
Gratter le ciel par la racine/Km.0, en collaboration avec Ziad Bitar, 2017

Projection (34 min)
Waves, 2 min 29 s (extrait), 2014
Intervalle, 8 min 20 s, 2014
out of time, temps morts, 5 min 16 s (extrait), 2015
Rumeurs, 8 min 34 s, 2015
out of the corner of my eye, 3 min 15 s, 2015
Km.0, co-réalisé avec Ziad Bitar, 6 min 22 s, 2017

 

Notes biographiques
Nayla Dabaji est née à Beyrouth et détient un diplôme d’études supérieures en Arts Plastiques de l’Académie Libanaise des Beaux-arts (ALBA). Elle travaille avec une variété de médiums comme la photographie, l’installation, l’action performative, l’écriture ou le tissage. Après avoir vécu au Cameroun, en France et au Liban, elle s’installe au Québec en 2011 et développe un intérêt pour l’art vidéo pendant ses études en Intermedia/Cyberarts à l’Université Concordia. Ses vidéos, distribuées par Vidéographe, ont été présentées à des festivals tels que Les Rendez-vous du cinéma québécois, le Festival International du Film sur l’Art, Instants Vidéo, le Stuttgarter Filmwinter et Vidéoformes. À côté de sa pratique individuelle, elle travaille en duo avec Ziad Bitar. Leurs projets ont été exposés dans plusieurs galeries, institutions et centres d’arts comme Vu Photo à Québec, Artsonje Center à Séoul, Gertrude Contemporary à Melbourne, Townhouse Gallery au Caire et Espace libre à Bienne. nayladabaji.com

 

Logo DAZIBAO
Logo dv-vd

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022