Lettre x représentant une icône de fermeture
Portrait d’u homme aux cheveux bruns sur fond vert.

© Frédéric Moffet, Fever Freaks, 2017

Frédéric Moffet
Le désir des autres

Projection et rencontre

Mercredi 25 octobre 2017, 19h
Dazibao, Montréal

Entrée libre.



5455, avenue de Gaspé, #109 (RC), Montréal
Entrée libre. Nombre de places limité.
La priorité sera accordée au personnes ayant fait une réservation. Réservation +

 

Une présentation dans le cadre des soirées dv_vd, une fructueuse collaboration entre Vidéographe et Dazibao.

« Depuis plus de 25 ans, je réalise de courts films et vidéos. Quand Vidéographe m’a demandé de présenter une « carte blanche », j’ai simplement choisi de programmer une série de courts l’un à la suite de l’autre. Ces vidéos n’ont jamais été projetées ensemble auparavant. C’était pour moi l’occasion de réfléchir aux points communs et aux différences entre les œuvres que j’ai créées au fil des ans.

J’ai toujours été fasciné par les vies des autres. Je dévore les biographies, essais personnels et travaux d’autofiction. En devenant voyeur de l’intimité des autres, l’observateur peut se positionner par rapport à eux, se mettre à leur place et apprendre à mieux se connaître. Il peut aussi fantasmer. Comme l’a dit un jour un certain philosophe : « La véritable histoire, c’est l’histoire du désir. » »

Frédéric Moffet

 

PROGRAMME
Jean Genet in Chicago, 26 min, 2006
Une réécriture queer des événements entourant la Convention nationale démocrate de 1968 du point de vue de l’écrivain français controversé Jean Genet. Cette vidéo réunit différentes sources textuelles, des reconstitutions contemporaines d’événements historiques et des images d’archive de sorte à illustrer la fusion difficile de la sexualité criminalisée du poète français avec la contre-culture de la fin des années 60 aux États-Unis. Tout au long de son parcours, l’auteur rencontre, entre autres, Allen Ginsberg, William S. Burroughs, the Yippies, le Black Panther Party et… les forces policières de Chicago.

POSTFACE, 7 min 30 s, 2011
Dans une culture obsédée par la célébrité, les cinéastes exploitent souvent la déchéance des vedettes pour amplifier les enjeux émotionnels des fictions dans lesquelles elles jouent.
Postface jette un regard sur la filmographie de Montgomery Clift dont la vie privée et la carrière se sont effondrées suite à un accident de voiture survenu en 1956, le laissant avec un visage balafré et en partie paralysé.

Adresse permanente, 6 min 40 s, 2014
Un fils tourne discrètement des images dans la maison de ses parents. Un portrait intime d’une vie stable vécue selon les règles de la société.

The Magic Hedge, 8 min 18 s, 2016
Visite d’une réserve d’oiseaux située sur un ancien site de lancement de missiles datant de l’époque de la Guerre Froide situé sur la rive nord de Chicago. Le spectateur, en se promenant et en observant, découvre le prétendu secret du parc : des hommes cherchent de brefs moments de contact sexuel parmi les arbres et les buissons. La vidéo met en évidence les nombreuses contradictions d’un site autrefois consacré à la surveillance militaire et maintenant conçu pour préserver et réguler la vie des « animaux sauvages ».

Fever Freaks, 9 min, 2017
Un détective est engagé pour retrouver l’exemplaire original disparu d’un livre décrivant un mystérieux virus qui provoque la peur, une frénésie sexuelle et possiblement la mort chez ses victimes. Une adaptation d’un extrait du roman Cities of the Red Night de William S. Burrough (1981), illustré par la manipulation de photogrammes du film Les Mille et Une Nuits de Pier Paolo Pasolini (1974).

 

Notes biographiques
Frédéric Moffet
est un artiste multidisciplinaire, un professeur, un monteur vidéo et un travailleur culturel. Il vit entre Montréal et Chicago. Son oeuvre, maintes fois récompensée, explore le territoire insaisissable qui sépare l’histoire, l’expérience vécue et le fantasme. Son travail a été diffusé dans divers festivals, universités et galeries à travers le monde, notamment à Oberhausen Film Festival, Rotterdam Film Festival, National Center for Contemporary Arts (Moscow), Whitechapel Art Gallery (London), Walker Art Center (Minneapolis), Museum of Contemporary Art (Chicago), PPOW Gallery (New York), Biennial of Moving Images (Geneva), Pleasure Dome (Toronto), Other Cinema (San Francisco), Kassel Documentary Film Festival, Microwave (Hong Kong) et Taipei Golden Horse Film Festival. Fredericmoffet.com

Logo DAZIBAO
Logo dv-vd

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022