Lettre x représentant une icône de fermeture
Écriture en Farsi sur fond rose.

© Khosro Berahmandi, Sérendipité, 2017

Sérendipité

Exposition / Installation

12 - 20 mai 2017
MAI, Montréal



Amir Amiri, kimura byol – nathalie lemoine, Gabriel Dharmoo, Yuki Isami, Hadi Jamali,Ivetta Kang, Hazy Montagne Mystique, Showan Tavakol, Alisi Telengut, Paul Tom, Lamia Yared

Vernissage : samedi 13 mai, de 14h à 16h
Performance sonore de Hazy Montagne Mystique à 15h
3680, rue Jeanne Mance

Sérendipité est un projet de création et d’exposition qui souligne l’apport des artistes d’origine asiatique dans la vie culturelle québécoise et montréalaise. Il est le fruit d’une collaboration étroite entre le Festival Accès Asie et Vidéographe.

Misant sur le hasard, la rencontre et l’échange, Sérendipité rassemble 12 artistes québécois d’origine cambodgienne, coréenne, iranienne, japonaise, laotienne, libanaise, mongole et vietnamienne qui ont collaboré pendant huit mois pour créer, en duo ou en trio, de nouvelles œuvres. Ainsi, des artistes travaillant avec l’animation, le documentaire, la vidéo d’art et l’installation se sont jumelés à des compositeurs et musiciens qui expérimentent tant avec la voix qu’avec différents instruments dont : le santour, la flûte japonaise, le Kamânche et l’ordinateur afin d’établir un dialogue à partir de leur approche respective.

L’exposition présentée au MAI (Montréal, arts interculturels) combine les cinq installations vidéo et sonore réalisées dans le cadre de ce projet. Elle propose des explorations formelles tout en examinant de multiples facettes du rapport à l’autre.

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Biographies des artistes

Paul Tom est un cinéaste spécialisé en cinéma d’animation et documentaire. Né de parents cambodgiens dans un camp de réfugiés en Thaïlande, il a longuement abordé les thèmes de la construction de l’identité, des relations familiales ainsi que de l’exploration du silence comme moyen de communication.

 

Originaire du Japon, Yuki Isami– flûtiste – a découvert la musique à l’âge de quatre ans par l’intermédiaire du piano. Après avoir reçu les premiers prix du College of Drama and Music de Toho à Tokyo et du Conservatoire de Musique de Montréal, elle poursuit aujourd’hui une carrière de flûtiste. Elle a participé à de nombreux festivals à travers le monde et s’est produite dans différents orchestres dont l’Orchestre Métropolitain de Montréal et l’Orchestre symphonique de Québec. Parallèlement, elle a travaillé sur différents projets pour promouvoir la musique et la culture japonaise au Canada avec des instruments tels que le shinobue, le koto ou le shamisen.

 

Originaire de Corée du Sud, Ivetta Kang est cinéaste et artiste visuelle. Elle utilise principalement des images de basse résolution, des sons métalliques la rupture de différentes langues parlées et des superpositions artisanales pourcréer des récits fragmentés. Présentement, elle développe une méthode visuelle de superposition d’images qui évoque les couches de temporalité de la mémoire. En tant que Coréenne vivant à l’étranger, elle est sensible à la différence de culture entre Orient et Occident qui se traduit dans la communication et dans la perception des émotions. Elle a étudié le cinéma de fiction en Corée du Sud et est récemment diplômée du programme MFA de l’Université Concordia. Ses films et vidéos ont été projetés dans divers festivals.

 

La démarche artistique de Gabriel Dharmoo – compositeur et chanteur – englobe la composition, l’improvisation vocale et la recherche académique. Son travail a été présenté à travers le Canada et à l’échelle internationale. Il est lauréat de différents prix du Conseil des Arts du Canada, de la SOCAN et de festivals d’arts vivants comme le SummerWorks Performance Festival et le Amsterdam Fringe Festival. Son identité métissée (mère franco-québécoise, père caribéen avec racines indiennes) l’a poussé à effectuer des recherches sur la musique carnatique auprès de quatre maîtres reconnus à Chennai (Inde) en 2008 puis en 2011. Depuis, son style musical explore l’interaction du traditionnel avec le nouveau et la notion de folklore imaginaire.

 

Hadi Jamali est un artiste intermédiatique né en Iran et basé à Tiohtiá/Montréal. Il détient un BFA et un MFA en art intermédiatique, spécialisé en vidéo, performance et arts électroniques, de l’Université Concordia à Montréal, ainsi qu’une formation en communication visuelle de l’Université des Sciences et de la Culture à Téhéran. La pratique de Hadi englobe les médias visuels et temporels, en mettant l’accent sur les arrangements spatiaux, les matériaux mixtes et les installations interactives.

La recherche et la création de Jamali reposent sur la récupération d’images, de mots, de sons et de marginalia provenant de documents archivistiques ou historiques. Son travail le plus récent utilise le son spatialisé et les images en mouvement pour examiner le lien entre les traditions visuelles dominantes et les divers registres de la (dés)localisation contemporaine : non seulement géographique, mais aussi cognitive, temporelle et morale.

 

Amir Amiri – joueur de santour – est né à Téhéran (Iran), où il étudie durant ses jeunes années le santour, un instrument à cordes très populaire dans la musique classique perse. Il apprend la musique classique indienne auprès des maîtres Ravi Shankar et Nusrat Fateh Ali Khan. Arrivé au Canada en 1996, il participe une résidence au Banff Center for the arts qui l’inspirera beaucoup. Depuis, Amir s’est investi en tant que performeur, directeur musical et consultant pour de nombreuses troupes de danse et compagnies de théâtre canadiennes, pour des orchestres, la télévision et le cinéma.

 

Né à Téhéran (Iran) Showan Tavakol – joueur de Kamântché – commence par étudier la musique avec le violon, pour se tourner ensuite vers le Kamântché (vièle à pique). Diplômé en ethnomusicologie et en composition instrumentale, il est aujourd’hui compositeur en résidence de l’ensemble du chœur de trombone et du grand ensemble contemporain de l’Université de Montréal. Compositeur de musique de films et de documentaires, Showan fait également partie de l’ensemble Kamaan, groupe concentré sur la musique contemporaine de l’Iran.

 

Alisi Telengut est une artiste visuelle et une cinéaste résidant à Montréal. Elle crée de l’animation image par image avec la peinture comme support, pour générer le mouvement et explorer des visuels picturaux faits main. Elle s’intéresse aux notions de poésie visuelle, aux représentations lyriques de la mémoire et à l’ethnographie expérimentale. Ses films récents ont été primés lors du Festival international du film de Stockholm, du Festival international du film de Montréal et du Festival international du film du Canada. Présentés à Sundance, au TIFF, à Cannes (programme Talent tout court), à Slamdance, à Édimbourg, à ZINEBI, et dans de nombreux festivals du film et d’expositions d’animation et d’images en mouvement, ses films contribuent à la recherche ethnoculturelle et archéologique.

 

Originaire du Liban, Lamia Yared a grandi à Montréal. À travers les voyages effectués depuis les dix dernières années au Liban, en Grèce ou encore en Turquie, Lamia a parfait son apprentissage du chant oriental et de l’oud auprès des maîtres des musiques classiques arabes et turques. Avec son groupe, l’Ensemble Zaman, elle présente des concerts pour divers événements, où elle chante les répertoires de Syrie et d’Égypte de l’époque ottomane ancienne. Elle a performé lors de divers festivals tels que le Festival du Monde Arabe, le Festival des cultures syriennes de Montréal et le Festival des Traditions du Monde à Sherbrooke, ainsi que dans plusieurs Maisons de la culture.

 

Nathaniel Huard a découvert les percussions arabes il y a plus de 10 ans. Ayant appris les rythmes populaires au Darbuka avec Trevor Salloum en Colombie-Britannique, il fit ensuite la découverte du Riqq (tambourin arabe) et de la musique classique arabe avec le maître Michel Merhej Baklouk, percussionniste libanais. C’est à Alep en Syrie qu’il entendit pour la première fois les Muwashahat, une forme de poésie chantée et de musique savante arabe aux phrases rythmiques complexes. Nathaniel Huard est très actif sur la scène musicale montréalaise, passant de la musique arabe à la musique turque, persane, grecque et juive, avec les groupes tels que Ensemble Zaman, Ensemble Al Zahawi, Essence Yéménite, Ana Masri, Amiri Amiri et d’autres.


kimura byol-nathalie lemoine
est né.e en Corée du sud d’une mère coréenne et d’un père japonais. kimura*lemoine est un.e artiste féministe, conceptuel.le, et multimédia dont les thèmes privilégiés sont les identités (la diaspora, l’ethnicité, le colorisme, le postcolonialisme, l’immigration, les genres) et l’exprime par la calligraphie, la peinture, les images manipulées, la poésie, la vidéo et la photographie. Son travail a été exposé, projeté et publié internationalement. Comme commissaire, el.le développe des projets donnant la voix et la visibilité aux minorités, et continue son travail de militant.e. en documentant les archives de l’histoire des adoptés (à l’étranger) dans les médias et les arts sur le site ACA.

 

Né en Thaïlande, d’origine laotienne et Thaï-dam, Chittakone Baccam est un artiste musical. Actif depuis 2008 sur la scène de la musique expérimentale, il est constamment à la recherche de nouveaux sons. Il cofonde l’étiquette Jeunesse Cosmique en 2010 dont il est aujourd’hui le directeur artistique. Depuis 2012, il se consacre à Hazy Montagne Mystique, projet qui se veut une vision sonore de ce qui se passe quand il ferme les yeux. Le passé de sa culture laotienne imprègne sa musique. Artiste très actif, il a fait plusieurs prestations et performances, collaboré avec des artistes comme Alain Lefebvre et Guillaume Vallée, lancé plusieurs albums et reçu des prix pour ses travaux.


Remerciements
Vidéographe et Accès Asie remercient le Conseil des arts du Canada pour son soutien.

Logo Festival Accès Asie
Logo Mai
Logo CAC

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022