Lettre x représentant une icône de fermeture
Image en noir et blanc. Les yeux d’une femme en gros plan.

© marshalore, You Must Remember This, 1979

Focus marshalore

Projection et rencontre

28 et 31 mars 2017, à 18h
Cinémathèque québécoise, Montréal



Commissaires : Karine Boulanger et Denis Vaillancourt

Vidéographe et le 35ème Festival international du film sur l’art (FIFA) sont heureux de collaborer pour présenter une rétrospective non-exhaustive de laproduction vidéo de marshalore, artiste et pionnière de la vidéo. L’occasion de (re)découvrir cette œuvre libre et étonnante, dont plusieurs titres étaient à ce jour inaccessibles.

Artiste multidisciplinaire, marshalore a été une pionnière de la vidéo québécoise et canadienne tant par sa pratique artistique que par son implication dans l’organisation du milieu au sein de Vidéo Véhicule (PRIM) et de Véhicule Art. L’artiste a récemment fait don de ses archives vidéo à Vidéographe. C’est l’occasion de redécouvrir cette œuvre libre et étonnante, dont plusieurs titres étaient à ce jour inaccessibles.

Les réalisations de marshalore explorent les thèmes de l’identité et du comportement, à travers des actions, du camouflage, des jeux de genres et de la fantaisie narrative. La performance est au cœur du travail de l’artiste, le plus souvent présente devant la caméra.

À la fois familière et insaisissable, elle incarne aussi bien les archétypes féminins (You Must Remember This) que des cowboys de spaghetti western (Un Ode...) ou une perturbation anonyme dans l’espace public (Street Actions). Son écriture irréductible, possédant un caractère badin et rêveur, est portée par un goût pour la transgression. Vers le capitalisme établit ainsi un rapport complexe entre rituel érotique et milieu socioéconomique. Enfin, plusieurs bandes déploient un réseau de références picturales et littéraires riches et complexes (Dutch Light – Textual Actions, Orpheus in the Nether Land).

PROGRAMMES
FOCUS 1 – Mardi 28 mars

Ruelle – En Perspective, 1977, 10 min
You Must Remember This, 1979, 26 min
Un ode per un concettualismo italiano, 1977, 19 min
Orpheus in the Nether Land, 1979, 18 min

FOCUS 2 – Vendredi 31 mars
Street Actions, 1977, 6 min
Vers le Capitalisme, 1977, 15 min, sans dialogue
TROP[E]ISME, marshalore, 1980, 14 min, sans dialogue
Dutch Light – Textual Actions, 1981, 22 min

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Biographie
Artiste interdisciplinaire, marshalore est co-fondatrice de Vehicule Press et de Vidéo Véhicule (PRIM). Elle a aussi été directrice du centre Véhicule Art Montréal, un des premiers centres d’artistes autogérés au Canada. Son œuvre s’inspire des études de l’environnement, du comportement et du symbolisme social. Ses recherches actuelles portent sur les intersections de la langue et la culture – une connaissance partagée entre langue, symbole et image. Elle a aussi travaillé avec les femmes autochtones sur la représentation symbolique de l’identification de soi postdiaspora. Son œuvre a été présentée en Amérique du Nord, en Europe et au Japon.

Vidéographie
1990 sans titre
1989 Expressionnisme
1985 Album
1981 Dutch Light – Textual Actions
1980 TROP[E]ISME
1980 Invasion des espaces avoisinants
1979 You Must Remember This
1979 Orpheus in the Nether Land
1978 …another state of marshalore
1977 Janet Sees Herself
1977 Street Actions
1977 Un ode per un concettualismo italiano
1977 Vers le Capitalisme
1977 Ruelle – En perspective
1976 An Existential Definition of Religion
1976 Vancouver Lift

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Biographies des commissaires

Diplômée en cinéma et histoire de l’art, Karine Boulanger travaille en programmation, recherche et conservation dans le champ de la vidéo et du cinéma depuis une quinzaine d’années. Elle est conservatrice à Vidéographe depuis 2015 ; son rôle est de conserver, développer et mettre en valeur l’importante collection vidéo de l’organisme.

Denis Vaillancourt a étudié le cinéma, le théâtre et la littérature. Auteur, il a publié ses nouvelles dans différentes revues littéraires, ainsi qu’un scénario, une pièce de théâtre et un premier roman. Entré au Vidéographe en 1999, il y occupe depuis un poste clé au sein du secteur de la distribution.

 

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022