Lettre x représentant une icône de fermeture
Un groupe d’hommes habillés en noir et blanc marche au milieu d’une rue de Port au Prince.

© Sasha Huber et Petri Saarikko, Perejil, 2017

Projection et rencontre avec
Sasha Huber et Petri Saarikko

Projection et rencontre

Samedi 18 février 2017
Espace Koudjay, Centre des Arts de la Maison d'Haïti
3245, Émile-Journault, Montréal-Est

10$



Ouverture des portes : 17 h 30
Présentation des artistes : 18 h 30
Projection : 19 h

Prix d’entrée : 10$

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Vidéographe et La Maison d’Haïti présentent une sélection de vidéos de Sasha Huber et Petri Saarikko. Le programme réunit des oeuvres ayant toutes un lien fort avec Haïti. La commissaire Dominique Fontaine animera la soirée et la discussion qui suivra la projection.

Sasha Huber, suissesse aux racines haïtiennes, et le finlandais Petri Saarikko, forment un duo en arts visuels et résident à Helsinki (Finlande). Depuis 2000, ils travaillent et présentent leurs œuvres ensemble et individuellement dans des musées, des espaces artistiques indépendants et dans le cadre de résidences. Ils ont inauguré un espace artistique indépendant, Kallio Kunsthalle, d’abord à Helsinki (2011) puis à Wellington, en Nouvelle-Zélande (2016). Sous la direction de Petri Saarikko, Kallio Kunsthalle a initié plus de quarante expositions commissariées avec des artistes venus de partout dans le monde.
Sashahuber.com / Kallio Kunsthalle

En 2016, les artistes ont créé les performances Remedies et Perejil avec un collectif pluridisciplinaire d’artistes locaux, de poètes et de musiciens, au Centre d’Art de Port-au-Prince; dont le grand-père de Sasha Huber, Georges Remponeau, a été l’un des co-fondateurs en 1944.

Cette projection est présentée parallèlement à l’exposition Remèdes et Perejil à AXENÉO7 jusqu’au 25 février 2017. Les artistes y sont en résidence grâce à l’Association des artistes de Finlande.

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PROGRAMME (60 min)
Haïti Chérie, Sasha Huber, 2011, 6 min 15 s
I love JaNY, Sasha Huber, 2011, 9 min 40 s
Remèdes, Sasha Huber et Petri Saarikko, 2016, 29 min
Perejil, Sasha Huber et Petri Saarikko, 2017, 19 min

Remèdes est une performance qui explore les croyances personnelles liées à la santé et au bien-être. Chaque participant est invité à apporter un remède causal à un dilemme commun tel qu’une maladie, un fléau ou un malheur spirituel. Les remèdes empruntent aux techniques de guérison naturelle, aux pratiques médicales établies et à la sagesse populaire. Ils peuvent s’exprimer sous plusieurs formes : le geste, le chant, le slam, la parole et sont ensuite appris et répétés puis exécutés en groupe, comme c’était le cas au Centre D’Art à Port-au-Prince à Haïti en 2016.

Perejil signifie « persil » en espagnol et fait référence au génocide du peuple haïtien de 1937. Ce tragique massacre du Persil s’est déroulé en République Dominicaine pendant la dictature de Rafael Trujillo. Le terme perejil était employé pour identifier et diviser les Afro-Dominicains des Afro-Haïtiens. Au cours d’une collaboration multidisciplinaire au Centre d’Art de Port-au-Prince, à Haïti, une performance a été scénarisée et produite pour être mise en scène et filmée lors d’un événement public en janvier 2016. La première du film a eu lieu à AXENÉO7.

Haïti chérie « Suite au tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 en Haïti, j’ai fait une intervention sur la mer Baltique gelée et enneigée. Quelques semaines après le séisme, vêtue d’une combinaison faite aux couleurs du drapeau haïtien, j’ai dessiné des anges avec mon corps dans la neige comme le symbole de mon deuil, des vies perdues, de ma solidarité et de mon espoir. Cette action représente mon sentiment d’impuissance et la douleur que je ressens encore. »

I love JaNY est un portrait de Jany Tomba, la tante de l’artiste, qui a connu très jeune, dans les années 60, l’émigration avec sa famille pour fuir la dictature d’Haïti à New York. Sasha Huber était curieuse de savoir quels avaient pu être les attentes et les rêves de Jany, et comment les différents incidents de sa vie l’ont mené à une carrière dont elle ne connaissait presque rien – celle d’un jeune mannequin noir de la « première génération », ayant passé plus de 25 ans à l’agence Ford.

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La Maison d’Haïti est un organisme communautaire et culturel dédié à l’éducation et à l’intégration des personnes et des familles immigrantes, ainsi qu’à la création et au développement de liens étroits avec la société d’accueil.

Logo Espace Koudjay

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022