Lettre x représentant une icône de fermeture
une image dessinée par ordinateur. Une femme aux cheveux noirs de face.

© Barry Doupé, The Colors that Combine to Make White are Important, 2012

Barry Doupé
The Colors that Combine to Make White are Important

Projection et rencontre

Mercredi 11 janvier 2017, 18 h 30
Dazibao, Montréal



Présentation de l’artiste : 18 h 30
Projection : 19 h 30

Dazibao et Vidéographe s’associent pour présenter le long-métrage d’animation The Colors that Combine to Make White are Important de Barry Doupé. La projection sera précédée d’une présentation par l’artiste de ses travaux et recherches en cours.

The Colors that Combine to Make White are Important (2012, 119 min) explore les structures de pouvoir au sein d’une usine de verre japonaise en perte de vitesse. Deux histoires parallèles convergent vers un exposé cru sur le genre et le désir. La première s’attache à une enquête entourant un employé suspect et la seconde au vol d’une peinture. L’animation de Doupé voit ses personnages évoluer rapidement à travers trois actes distincts, tous liés par la subversion des archétypes dominants le genre cinématographique japonais du Salaryman. La relation hiérarchique entre le patron et l’employé est ici déconstruite pour examiner le langage, l’art et l’expression.

Depuis 2004, Barry Doupé utilise l’animation numérique pour créer des suspenses hallucinés puisant dans les codes cinématographiques, la culture populaire et les arts visuels. Le style unique des œuvres de l’artiste, qui rappelle celui des jeux vidéo des années 90, repose notamment sur l’instabilité des figures de synthèse, la distanciation des personnages et l’ambiguïté du récit. Ses films ont recours à l’imagerie et au langage dérivés d’exercices d’écritures et de dessins automatiques. L’utilisation de la répétition, du dédoublement et de l’antinomie, investit les objets et les personnages qu’il anime d’un caractère symbolique énigmatique. Dans les environnements créés par Doupé, l’expression ou l’action d’un personnage est souvent défiée ou contrariée, ce qui donne lieu à des situations comiques, violentes et poétiques. Les éléments familiers sont ainsi insufflés d’un caractère mystérieux et angoissé.

Cette projection est présentée en parallèle à l’exposition HB no 6 / HORS PAGE, organisée par les partenaires de la revue : Arprim, articule, AXENÉO7, CLARK, Galerie Joyce Yahouda et Galerie SAW Gallery, et présentée au centre CLARK du 12 janvier au 16 février 2017.


Barry Doupé (né à Victoria, Colombie Britannique, en 1982) est un artiste de Vancouver travaillant principalement l’animation numérique. Il détient un baccalauréat en arts médiatiques avec une majeure en animation de l’Université Emily Carr (2004). Ses films ont été projetés à travers le Canada et à l’étranger, notamment au Festival du film d’Ann Arbor (États-Unis); au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); à l’Anthology Film Archives (États-Unis); au Musée d’art contemporain de Lyon (France); à Pleasure Dome et au MOCCA (Toronto); à la galerie Whitechapel et au Tate Modern (Angleterre); et au Centre Pompidou (France). barrydoupe.ca

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© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022