Lettre x représentant une icône de fermeture
une image en noir et blanc. Un paysage de montagne à l’envers. Trois triangles dispersés sur l’image sont reliés par des pointillés

© Magda Gebhardt, Atlas

Triangle d’art Vidéo

Projection

Jeudi 5 novembre, à 19h
Vidéographe



Soirée de projection Franco-Islandaise

Deuxième volet d’un partenariat initié au printemps 2015 avec le Festival breton Oodaaq et le Festival islandais 700IS Reindeerland Vidéographe présenteTriangle d’art vidéo, une sélection d’œuvres d’outre-Atlantique.

Axée autour des notions de création, d’identités et de territoires, les programmes mêlent les paysages désertiques et légendaires de l’Islande aux montages et aux détournements vidéo et sonores tirés du web, et démontrent la diversité de points vue de la création vidéo européenne aujourd’hui.

La sélection d’Oodaaq donne un aperçu de la programmation vidéo de la 5ème édition du festival (2015). Un ensemble pluriel et hétéroclite d’images nomades et poétiques.

 

PROGRAMME

La sélection d’Oodaaq donne un aperçu de la programmation vidéo de la 5ème édition du festival (2015). Un ensemble pluriel et hétéroclite d’images nomades et poétiques.

UNTITLED de Christian Niccoli (Italie, 2013, 4min10)
En Islande, au beau milieu d’un paysage désertique, un homme se fait déposer par hélicoptère. Entre sobriété et absurdité, la vidéo se veut un questionnement existen­tiel, une métaphore du moment où nous nous faisons propulser dans la vie.

ATLAS de Magda Gebhardt (Brésil, 2013, 8min)
Un plan séquence d’enchainement de paysages, dans lequel le processus de création est mis à nu. Pour l’artiste, ses gestes de superposition et de recouvrement s’apparentent à ceux du peintre, paral­lèle qui évoque la naissance du genre du paysage.

WINDOW d’Ailbhe Ni Bhriain (Irlande, 2013, 10min03)
Combinant prises de vue et images de synthèse, Ailbhe Ni Bhriain imbrique des espaces dans un habile jeu d’associations formelles. Il en résulte des vidéos au sens mystérieux et hermétique, empreintes d’onirisme et de poésie.

IRRIGATION de Kévin Senant (France, 2009, 5min28)
Irrigation mêle extraits de films d’auteur, de publicités et de vidéos Youtube. Kevin Senant questionne notre positionnement devant ces images et le contenu qu’elles véhiculent, faisant de nous des «regardeurs regardés», en écho au film des frères Lumière «L’arroseur arrosé».
700IS REINDEERLAND – A glimpse of memory
En Islande, la nature occupe une place très importante dans la mémoire de la plupart des gens. Nous sommes très peu nombreux à partager cette île, où la nature sauvage a toujours sa place, et je pense que c’est quelque chose qui se retrouve dans la mémoire des gens et leur ressenti du territoire. (..).” Kristin Scheving, directrice de l’association

Elevator girls de Steina (1989, 04min15)
L’ascenseur devient le véhicule métaphorique d’un regard extérieur posé sur la culture japonaise contemporaine.

In the crack of the land d’Una Lorenzen (2009 8 min)
Un film d’animation inspiré par une promenade dans les hautes plaines islandaises de Kárahnjúkar aujourd’hui transformées en un réservoir.

Laugarvatn d’Ásdís Sif Gunnarsdóttir (2009, 6min40)
L’artiste islandaise est connue pour ses performances dans des lieux atypiques et ses installations qu’elle définit comme des poèmes psychédéliques en trois dimensions

Margrét de Dodda Maggý (2005, 3min30)
Portait d’une femme miniature qui tourne sur elle-même suivant le rythme de la musique, telle une figurine de boîte à musique

Repeating feeling de Kristín Scheving (2015, 3min30)
Cette vidéo évoque la manière de gérer les multiples couches qui constituent notre identité.
Oodaaq est une île découverte en 1978 au nord-est du Groenland. Considérée comme la terre émergée la plus au nord du monde, cet amas de gravier est en fait à la dérive, impossible à localiser de nos jours. L’île, menant une existence entre réalité et imaginaire. Le Festival Oodaaq devient alors le lieu de prolifération d’images poétiques et nomades, d’art vidéo et d’images contemporaines.

700IS Reindeerland est un festival annuel film et de vidéo qui se tient en Islande. L’accent est mis sur l’art expérimental, avec un intérêt particulier pour la vidéo, l’art sonore et le film expérimental.

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022