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© Traces, Chantal Partamian, 2022

IN SITU : Chantal Partamian, thisquietarmy et Guillaume Vallée
la lumière collective x Vidéographe

PROGRAMMATION

Jeudi 9 janvier 2024 à 19 h 30
la lumière collective 7080, rue Alexandra, #506 Montréal, QC H2S 3J5

10,00 $ – 50,00 $



Proposée par la lumière collective, IN SITU est une série d’événements qui présente des œuvres audiovisuelles singulières et des performances sonores en direct réalisées par des artistes locaux passionnés par le matériel cinématographique, l’expérimentation audiovisuelle et l’art sonore. Cette troisième saison de IN SITU est programmée par Emma Roufs.

 

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PROGRAMME

  • L’arbre, Chantal Partamian, 2021, 2 min 28 s
  • Sandjak, Chantal Partamian, 2021, 9 min
  • Solace, Chantal Partamian, 2021, 1 min
  • grand-maman Piano, Guillaume Vallée, 2019, 5 min
  • are you haunted, daddy? (about anxiety), Guillaume Vallée, 2020, 2 mins 07 s
  • Binge, Chantal Partamian, 2016, 40 s
  • elles s’élèvent, ces forteresses éponges, Guillaume Vallée, 2022, 7  mins 12 s
  • Traces, Chantal Partamian, 2022, 8 min 45 s
  • One Day I’m Gone, Chantal Partamian, 2020, 2 min 40 s
  • Monsieur Jean-Claude, Guillaume Vallée, 2021, 7 min 51 s

 

SYNOPSIS

L’arbre, Chantal Partamian, 2021, 2 min 28 s

Des bouts en super 8 mm et 16 mm et des cartouches périmées trouvées et tournées au Québec reflètent sur des mots écrits à Beyrouth pour créer une carte postale mélancolique entre les deux mondes.

 

Sandjak, Chantal Partamian, 2021, 9 min

En 1939, suite à un accord signé par la France, le sandjak d’alexandrette en Syrie, est annexé à la Turquie. Des milliers d’Arméniens, dont ma grand-mère, fuient Alexandrette pour Alep ou Beirut. À l’automne 1939, un petit nombre s’installa à l’intérieur des terres d’une zone de quarantaine déjà établie à côté de Bourj Hammoud, qui à l’époque était une terre agricole.

Le camp reprend le nom de leur terre d’origine, Naviguant trois types d’images, tournées en trois periodes differentes, le film explore la poétique de la hantise à travers des compositions d’images qui essayent de créer un enchevêtrement entre le passé et le présent. Une voix intime mais détachée, un peu stoïque même, s’exprimant sur la perte. La perte, toujours, en répétition. L’affirmation en boucle de l’appartenance à un lieu qui n’est plus. C’est un exercice de démontage de l’espace du camp de Sandjak de Beyrouth. De la hantise du présent par des absences. La fragmentation de l’histoire et de la mémoire ainsi que le vécu dans les marges et l’anachronisme historique d’un peuple évoluant dans des paysages temporels.

 

Solace, Chantal Partamian, 2021, 1 min

Lorsque l’explosion de Beyrouth s’est produite, ma première pensée a été celle du soulagement que ma grand-mère est morte un an et quelques avant. Les meilleures heures pour s’asseoir dehors parmi ses plantes et ses fleurs étaient celles des couchers de soleil. Comment pleure-t-on quand on est reconnaissant pour l’apparition de certaines tragédies comme salut? Comment pleurer quand dans la séparation, on épargne à ceux qu’on aime la fin de leur monde.

 

grand-maman Piano, Guillaume Vallée, 2019, 5 min

Ce film autobiographique expérimental, qui met en scène la famille du cinéaste, questionne l’émotion de l’instant fané à travers le souvenir audiovisuel. L’artiste se réapproprie sur pellicule Super8 les dernières moments d’Hélène Lamoureux, sa grand-mère récemment décédée. L’image-mémoire cristallise un chaos figé autour du corps inanimé.

 

are you haunted, daddy? (about anxiety), Guillaume Vallée, 2020, 2 mins 07 s

Une représentation de divers états d’esprit anxieux pendant l’isolement. Anxiété fragmentée et pensée existentielle. Film Super 8 réversible noir et blanc développé à la main. Basé sur une discussion intéressante avec mon fils sur la possibilité d’être hanté.

 

Binge, Chantal Partamian, 2016, 40 s
Le trouble bipolaire se caractérise par une soudaine poussée maniaque. Il est 3 heures du matin. Un collage d’images trouvées et de stop motion.

 

elles s’élèvent, ces forteresses éponges, Guillaume Vallée, 2022, 7  mins 12 s

Le court métrage d’animation sans caméra « elles s’élèvent, ces forteresses éponges » est réalisé à partir d’une bande-annonce 35 mm du long métrage »Naissance des pieuvres » (2007) de la réalisatrice Céline Sciamma. Le cinéaste expérimental Guillaume Vallée explore et interroge sa mémoire sensorielle d’adolescent, partiellement effacée. Ce processus de réanimation d’expériences enfouies et de souvenirs oubliés est porté par la matérialité de la pellicule 35 mm, la nature des images filmées et les interventions du cinéaste peignant et gravant directement l’émulsion du film. Dans ce parcours à rebours, les images-souvenirs, les affects révèlent leur plasticité, leurs imperfections, leur chaos, leur sensualité et leur prégnance. La bande sonore est de Stephanie Castonguay et les textes, de l’autrice Gabrielle Boulianne-Tremblay.

 

Traces, Chantal Partamian, 2022, 8 min 45 s

Au milieu des décombres d’un immeuble déchiré, une bobine de film. Un dénouement improbable de corps queer prenant forme, tandis que la ville déchirée par la guerre et son spectacle de masculinités s’effondrent et se désintègrent.

 

One Day I’m Gone, Chantal Partamian, 2020, 2 min 40 s

Ce qui a commencé comme une expérimentation à partir du morceau « One day I’m gone » de Kid Fourteen a fini par devenir sa vidéo officielle. Super 8 de porno des années 80 réédité, gratté, décoloré, et recadré.

 

Monsieur Jean-Claude, Guillaume Vallée, 2021, 7 min 51 s

Jean-Claude Van Damme est de retour, et cette fois c’est personnel ! 72 photogrammes construits à partir d’une bande-annonce sur 35mm de l’opus de JCVD The Quest (1996). Un réexamen de mes conceptions de la masculinité à travers la déconstruction des images vues à répétition durant mon enfance.

 

► Performance sonore en direct par thisquietarmy (Eric Quach) – 20 à 30 mins

 

 

BIOGRAPHIES

Chantal Partamian est cinéaste et archiviste. Ses films, principalement réalisés en super 8 mm et à partir d’images trouvées, ont été projetés et récompensés dans de nombreux festivals et sont distribués par Vidéographe, le Groupe Intervention Vidéo (GIV) et le CFMDC. En tant qu’archiviste, elle se consacre à la préservation et à la restauration des bobines de la région méditerranéenne (Katsakh: Mediterranean Archives), tout en menant des recherches sur les pratiques archivistiques dans les zones de conflit. Ses travaux écrits sont principalement publiés dans la revue Hors champ.

Thisquietarmy est le projet sonore d’Eric Quach (Montréal, Canada), actif depuis presque 20 ans. Ses expérimentations électroniques et ses nappes sonores improvisées à la guitare électrique lui ont poussé à produire plus d’une soixantaine d’albums parus sur une myriade de labels (Consouling Sounds, Midira Records, Aurora Borealis, Denovali Records, Shelter Press & P572) et à se produire en concert dans plus d’une quarantaine de pays et dans plusieurs festivals de renommés (Amplifest, Dunk! Festival, Nemo, Le Guess Who?, Mutek, FIMAV & Red Bull Music Academy). Ses principaux collaborateurs sont des membres de Voïvod, Godspeed You! Black Emperor, Nadja, Amenra, Locrian, Noveller & Year of No Light. Il a également fondé les groupes Hypnodrone Ensemble, Pangea De Futura, Some Became Hollow Tubes, Houses of Worship & Destroyalldreamers.

Cinéaste expérimental, artiste vidéo et commissaire indépendant, Guillaume Vallée est diplômé de l’Université Concordia en cinéma d’animation et titulaire d’un MFA in Studio Arts – Film Production. Il s’intéresse à toutes formes alternatives de l’image en mouvement. Son travail fait usage de différentes techniques techno-artisanales en explorant la matérialité médiatique par des interventions directes, des manipulations optiques et de la distorsion analogique dans le but de créer des œuvres hybrides et élargies. Il travaille principalement en Super8, 16mm et VHS.

 

 

© Tristesse modèle réduit, Robert Morin, 1987

vidéo-club : Tristesse modèle réduit de Robert Morin

PROGRAMMATION

9 janvier 2024
Cinéma Moderne

$16



Joignez-vous à l’équipe de Vidéographe pour une soirée exceptionnelle : la projection de Tristesse modèle réduit de Robert Morin.

SYNOPSIS

Jeannot est trisomique. Ses parents l’habillent en adulte à cause de ses vingt-cinq ans, mais le traitent en enfant pour pouvoir rester des parents le plus longtemps. Enfermé avec eux dans le confort d’une banlieue, Jeannot collectionne les voitures miniatures et observe les grenouilles qui aboutissent dans sa piscine. Sa vie, réglée comme une horloge, loin des responsabilités, est chambardée par la bonne, que les parents viennent d’engager et qui l’oblige à prendre des initiatives. Comme une réaction en chaîne, l’éveil de Jeannot aura des répercussions sur toute sa famille.

 

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Nous profiterons également de cette soirée pour vous proposer en exclusivité notre tout nouveau COFFRET MORIN (INCOMPLET) à la vente. Une belle opportunité d’enrichir votre collection!

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022