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© Nicolas Fidala, Midnight Wind, 2012

Éco_Vidéo
Journée d’étude sur les thèmes de l’environnement
et de l’image en mouvement (vidéo, cinéma, arts médiatiques)

PROGRAMMATION

8 décembre 2022 de 9 h 30 à 18 h 30
UQAM - pavillon Judith-Jasmin J-3855

Gratuit



La transition écologique concerne tous les secteurs d’activité de sorte que les créateurs d’aujourd’hui sont aussi amenés à réfléchir à l’empreinte environnementale de leur art.

Nous pensons par exemple aux processus créatifs qui dépendent souvent d’un certain gaspillage de ressources ou aux exigences d’innovation inhérentes à l’essor du champ artistique qui encouragent une actualisation constante des équipements et placent malheureusement les artistes en porte-à-faux de leurs convictions.

Cette journée d’étude sera donc l’occasion de réfléchir aux modes de consommation et de préservation des ressources par les arts médiatiques et, plus précisément, à la place de la vidéo dans la transition écologique.

 

Sous la direction du Labdoc et de Vidéographe.

Financée par le Conseil des arts du Canada, Labdoc, École des médias, UQAM, et Vidéographe.

 

PROGRAMME

Séance 1: 9h30-11h 

« L’animal : extinction, conservation, collection. Questions pour nous »

Séminaire (conférence, projections et discussion) présenté par Viva Paci, en collaboration avec les doctorant.es (Études et pratique des arts) Frédérique Laliberté, Guillaume Pascal et (Muséologie) Gil Chataigner.

Projection: Bring them Back Alive, Bryony Dunne (2016)

 

Séance 2: 11h30-12h30 

« Communautés essoufflés :Forêts »

Projection : Forêts, Simon Plouffe (2022) suivi d’une conférence de l’artiste

 

PAUSE lunch 12h30-14h 

 

Séance 3: 14h00-15h30  

« The scientific model and doubt. The living in the work of Hillside Projects »

Leçon de création (présentation, projections, conversation) de Hillside Projects. En dialogue avec Frédérique Laliberté.

 

Séance 4 : 15h30-16h30

« Pour une euristique des tournages écoresponsables »

Séminaire présenté par Geneviève Perron (DOP et professeure à l’École des médias), en collaboration avec les étudiant.es du bac en création Cinéma

 

Séance 5 : 16h30-17h30 

« Anticipation environnementale, ou état des lieux ? »

Projection d’œuvres de la collection de Vidéographe sur le thème de l’anticipation environnementale.

  • Midnight Wind, Nicolas Fidala (2012)
  • L’éducation nautique, Christian Laurence (2006)
  • Sadovnik, Primordial Dismemberment (2021)
  • Winter Greens, Neal Livingston (2019)
  • Butte, Marlene Millar and Philip Szporer (2007)

 

Cocktail, dès 17h30 avec discussions décontractées

 

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022