Lettre x représentant une icône de fermeture

© Sama Waly, L'année du tigre, 2021

Carte blanche au Cairo Video Festival

PROGRAMMATION

17 mars 2022 à 19 h
Dazibao Gallery - 5455, de Gaspé avenue, suite 109, Montréal

Gratuit



À l’occasion de la nouvelle saison de la série dv_vd, les commissaires Mena El Shazly et Mohamed Allam présentent un programme de six œuvres produites dans le cadre des ateliers de création de la 10e édition du Cairo Video Festival sous la direction du cinéaste et vidéaste libanais Ghassan Salhab.

Approfondissant une problématique historiquement chère au festival, Le mouvement des images examine la relation entre les images dont nous sommes à la fois producteurs, acteurs et spectateurs, et le monde dans lequel nous vivons.

La série dv_vd est une collaboration entre Vidéographe et Dazibao.

 

Le mouvement des images

Alors que leur présence se renforce et se diversifie dans notre quotidien, la question de l’image s’est certes radicalisée. Nous sommes plus que jamais confrontés aux images depuis une variété grandissante de postures critiques et spectatorielles. En effet, ces images que nous produisons, invoquons et regardons, nous regardent et nous surveillent. Nous sommes ainsi autant les créateurs et producteurs que les acteurs et figurants de ce spectacle continu dont nous sommes, enfin, les témoins et spectateurs. Cette valse d’images ne cesse de hanter le monde, le menaçant tout en étant menacé par lui.

Comment voir et entendre à travers cette rumeur constante?

Le Cairo Video Festival présente six productions récentes de Medrar, réalisées par Helena Abdelnasser & Joseph Adel, Hossam Waleed, Nadia Ghanem, Sama Waly et Sherouk Helal. Ces œuvres résultent de l’atelier de production d’art vidéo et de film expérimental intitulé « The Motion of the Image », qui s’est déroulé en 2021 sous la supervision de Ghassan Salhab, scénariste et réalisateur libanais né à Dakar, au Sénégal.

En fait, cet atelier relève d’une série de formations à la production organisée par Medrar for Contemporary Art depuis 2006 dans le but d’encourager les collaborations et de consolider une communauté en constante expansion d’artistes et de cinéastes travaillant avec l’image en mouvement. Chaque atelier convie des candidats résidant au Caire à discuter, développer et produire une œuvre selon un concept proposé, puis aide les participants à réaliser leurs idées, du processus conceptuel à la planification, jusqu’à la production, la postproduction, les projections et la distribution des œuvres.

« The Motion of the Image » a été organisé par Medrar for Contemporary Art avec le soutien de l’ambassade des Pays-Bas au Caire.

 

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▶︎ Le port d’un masque est obligatoire.

▶︎ Le programme débutera à 19 h précises

▶︎ Veuillez noter que cette activité sera soumise à la réglementation sanitaire en vigueur au moment de sa présentation.

▶︎ Depliant [+]

 

 

PROGRAMME

Sherouk Helal, Fuchsia, 2021, 12 min

Afin d’échapper à son passé et ses frustrations, Nadine emménage dans son nouvel appartement et entreprend un processus lui permettant de saisir tout ce qu’elle avait tenté d’ignorer au cours des années, en commençant par Fuchsia… Nadine est une jeune expatriée qui a divorcé à un jeune âge. Elle débute une nouvelle vie indépendante de ses parents en espérant trouver sa propre identité qui s’est émoussée au fil des ans. Un jeune homme nommé Hisham l’aide à trouver un appartement à louer et il s’efforce toujours de gagner sa confiance. Il essaie notamment de la convaincre qu’il l’aide à surmonter le deuil difficile de son frère dont elle ignore les circonstances du décès. Nadine se rend au Caire pour s’installer dans son nouvel appartement où elle renoue avec ses anciens amis oubliés.

Hossam Waleed, Sniper, 2021, 25 min

Tentant de construire un pont de communication avec « l’Autre », un jeune homme curieux utilise son caméscope pour observer depuis son balcon les gens de sa rue. Cette distance l’amène à réfléchir au monde intérieur et aux pensées des gens et à la relation entre la démonstration extérieure des expressions faciales et ce qui peut réellement se passer dans leur esprit. Chaque matin au réveil, il se prépare à ce jeu d’esprit, curieux d’observer un maximum d’individus, tentant de découvrir qui sont les personnalités derrière ces visages et s’il peut se faire une opinion sur elles, entreprenant ainsi de les comprendre et de se comprendre lui-même.

Helena Abdelnasser & Joseph Adel, Sphinx – E – 400, 2021, 5 min

Sphinx – E – 400 est une initiative égypto-chinoise qui s’inscrit dans le cadre de la coopération internationale, de l’échange de données et des technologies de communication afin de fournir des solutions efficaces et durables visant à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. Cette initiative est mise en œuvre grâce à l’utilisation de la biotechnologie et de l’intelligence artificielle. L’initiative aspire à améliorer la vie de millions de femmes et d’hommes dans le monde en perfectionnant les fœtus et les nouveau-nés dans le but de créer une société plus équilibrée.

Sama Waly, L’année du tigre, 2021, 17 min

Un corps éternel,
s’écoule comme l’eau de mer,
fixe un point de fuite,
en elle-même,
une ancre sur la terre.

Aux mains de bandits
ou de politiciens
les populations sont la proie de la violence
de l’apatridie.

En région urbaine,
le béton règne,
et pourtant un petit bâton vert,
s’avance pour témoigner
d’une vie vécue
malgré
la domination matérielle,
des hiérarchies,
démantelées
par un sourire.

Réjouissez-vous du mouvement,
car il est éternellement changeant,
la stagnation conduisant à des respirations vides,
un temps pour une chose,
mange une autre
et les feuilles d’une année,
s’ébattre comme un enfant dont le coeur bat,
l’année du tigre,
personne ne peut le nier,
vient après la violence.

Nadia Ghanem, Trois disparitions et une chanson (Bande 2), 2021, 15 min

Alors que la présence de mon grand-père au pays devient de plus en plus problématique, ma mère décide tranquillement de ne plus jamais toucher une caméra et mon père devient obsessionnellement convaincu de sa propre disparition. Puis quelque chose de presque miraculeux se produit à Montreux en 1976: Nina Simone revient de sa retraite.

 

BIOGRAPHIES

Mena El Shazly est une artiste visuelle et une chercheuse née au Caire. Sa pratique s’intéresse aux supports sensibles de la connaissance tels la mémoire, le corps et l’entropie. Elle a obtenu son diplôme en arts visuels à l’Université américaine du Caire. Ses recherches explorent différents domaines dont l’image en mouvement et l’objet matériel, l’effacement et la broderie, la répétition et l’interruption. En 2013, elle a créé A Hail of Abuse, une pièce multimédia basée sur les formes poétiques de la « Poésie du vin » de la période préislamique et de ses thèmes récurrents de mort, de rébellion et de sainteté. Le projet se fonde sur une collaboration avec des femmes tisserandes de l’ile d’Assouan, avec lesquelles elle a travaillé pour produire des tapisseries agissant notamment comme des lieux de résurrection de ces personnifications poétiques du vin — c’est-à-dire la figuration d’une perte de conscience autrefois décrite dans la littérature orale mais disparue aujourd’hui de la mémoire quotidienne. Son travail a été exposé dans des lieux tels que Contemporary Image Collective (Le Caire), Vivo Media Arts (Vancouver), Madatac (Espagne), Ashkal Alwan (Beyrouth) et Palace of Arts – Cairo Opera House Complex (Le Caire). Mena El Shazly a une pratique de commissaire bien établie et a participé à l’organisation de plusieurs événements et ateliers d’art vidéo. Elle est l’actuelle directrice artistique du Cairo Video Festival for video art and experimental film organisé par Medrar.

Mohamed Allam est un artiste visuel né à Assiut en 1984. Allam a étudié à la faculté d’éducation artistique de l’université Helwan au Caire. Allam vit et travaille au Caire en utilisant différents médiums tels que la vidéo, la performance et le son. Il s’intéresse aux diverses formes de performativité en créant des récits ou en intervenant dans ceux déjà existants. Son travail explore également les relations entre les humains et les objets, de même que l’environnement physique et le contexte qui les réunit. Il participe aussi depuis 2003 à de nombreux événements en tant qu’artiste. Allam s’intéresse également à la gestion artistique et a participé à l’organisation de plusieurs événements culturels au Caire. Il est par ailleurs le cofondateur de l’initiative artistique « Medrar for Contemporary Art », basée au Caire, qui vise à promouvoir les pratiques artistiques contemporaines de jeunes artistes en Égypte.

Logo Dazibao

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022