Lettre x représentant une icône de fermeture

© Charlotte Clermont, where i don't meet you, 2019

PROGRAMME DE MENTORAT 2021-2022

MENTORAT

Vidéographe



Don de la fondation RBC

PROGRAMME DE MENTORAT 2021-2022

Pour une troisième année consécutive, Vidéographe tient à remercier chaleureusement la fondation RBC pour son soutien financier par l’entremise du projet Artistes émergents RBC. Visant à faciliter la transition d’artiste émergent à artiste établi, ce programme appuie des organismes qui offrent aux artistes les meilleures chances de faire avancer leur carrière.

Grâce à ce don reconduit pour deux années consécutives, les participant.e.s sélectionné.e.s pour l’édition 2021-2022 ainsi que l’édition 2022-2023 du programme de mentorat de Vidéographe bénéficieront de seize heures de rencontre avec un.e artiste professionnel.le de leur domaine. Le programme de mentorat vise à encourager le développement professionnel et artistique des artistes en début de carrière en les aidant à développer un nouveau projet, explorer une nouvelle technique ou poursuivre la réalisation d’une œuvre en cours.

Voici la liste des artistes retenu.e.s ainsi que leur projet et les mentors avec qui elles/ils sont associé.e.s et ont la chance de travailler :

 

Josie-Anne Lemieux, Sans titre
MENTORE : Nathalie Bujold
PROJET
Dans une perspective documentaire et empreint d’un ton humoristique, l’artiste archive son quotidien. Prenant la posture d’archéologue, elle prélève des artéfacts de la sphère domestique et leur donne l’allure de vestiges. Les prochaines pièces proviendront d’objets de l’artiste ainsi que d’intervenants. Ils seront accompagnés par des conversations, de leur processus de fabrication et, peut-être, de la documentation de leur enterrement.
Les thématiques abordées seront la place de la créativité au quotidien, la parentalité et la quête de sens.

BIOGRAPHIE
Josie-Anne Lemieux est artiste multidisciplinaire. Elle vie, crée et télétravaille à Montréal. Elle possède un MFA (2014) de l’Université Concordia et un certificat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2019).

Image : Josie-Anne Lemieux, Bas troués, Semi-porcelaine, 2021
Crédit photo: Katya Konioukhova


Alix Galdin, Opaline
MENTOR : Guillaume Vallée
PROJET
Un souvenir d’enfance comme le point nodal d’une vie perturbée ; une disparition laissant une trace indélébile sur la rétine ; une expérience encombrante qu’il faut exorciser. Voilà le départ de ce court-métrage expérimental. Bien au-delà du souvenir d’enfance, ce sont les sujets de l’objectification et de l’immobilité hypotonique qui y sont abordés.
Les images qui composent ce poème vidéo, d’abord captées par l’appareil photographique, ont ensuite été filmées avec une caméra Super 8, développées à la main puis peintes. La peinture qui ruisselle sur le film vient ainsi réhabiliter le mouvement dans un quotidien figé et anxiogène.

BIOGRAPHIE
Alix Galdin est une artiste visuelle autodidacte qui aborde l’autoportrait et le documentaire par la pellicule sensible. Elle expérimente des techniques alternatives de travail sur film et papier, pour créer des images fixes et en mouvement.
Depuis 2017, Alix participe à plusieurs expositions collectives au Québec et en France. Ses photos ont notamment été présentées au Gesù par Maison Photo Montréal et à la Capsule Galerie (Rennes). En 2020, elle réalise son premier essai documentaire sur pellicule Super 8, Sainte-Croix, distribué par le GIV. En 2021-2022, elle bénéficie du soutien de Vidéographe dans le cadre de son programme de mentorat.

Image : Alix Galdin, Opaline, 2021


Mireille Tawfik, Sung (titre provisoire)
MENTORE : Marie-Josée Saint-Pierre
PROJET
Court métrage de fiction, mêlant images réelles et cinéma d’animation, qui explore la réalité d’un jeune élève coréen nouvellement arrivé à Montréal et qui tente de s’adapter au système scolaire québécois.

BIOGRAPHIE
Mireille Tawfik est comédienne, autrice et médiatrice culturelle. Elle a œuvré principalement au cours des dernières années dans le milieu théâtral. En 2010, elle écrit Marche comme une Égyptienne!, un solo qui tourne à Montréal et ses alentours. Elle entame le développement en 2019 du Guide poétique pour diversifier nos existences, un projet célébrant la richesse de la littérature québécoise et abordant les thématiques de la diversité ethnoculturelle et du racisme. Son plus récent projet d’écriture, lises, qui a fait l’objet d’une résidence en Suisse et d’un atelier dramaturgique au CEAD, aborde les thèmes de l’amitié, de la diversité sexuelle et de la santé mentale. Enfin, elle a mené en 2019 un projet de création en arts numériques, DM-moi, avec un groupe d’adolescents du quartier Saint-Laurent à Montréal. Le projet s’est conclu par la présentation d’un parcours déambulatoire et interactif à la Bibliothèque du Boisé du même quartier. Elle travaille présentement au développement de son premier court métrage de fiction.


Adam Mbowe, To Love and to Cherish
MENTOR : Simon Gaudreau
PROJET
To Love and to Cherish est un court métrage documentaire qui suivra mon frère aîné qui célèbre son 6e mariage. Le projet tissera ensemble l’aspect historique, culturel et personnel, aboutissant sur une étude du personnage profondément réflexive, utilisant un mélange de sons, d’images et d’histoire pour explorer les sentiments et la guérison générationnelle. À travers l’histoire de mon frère, nous guiderons les spectateurs à travers de multiples espaces numériques, géographiques et affectifs.

BIOGRAPHIE
Adam Mbowe est une cinéaste gambienne/canadienne basé à Montréal. Récemment diplômée de l’Université Concordia, la création artistique à travers des images en mouvement lui a donné les moyens de décrire des expériences qui pourraient autrement être oubliées ou rarement expliquées. Avec son travail, elle s’inspire de la valeur inhérente des souvenirs simples et de la façon dont ces petits moments poignants échappent presque à la description mais en disent tellement. Elle espère continuer à créer des films qui résonnent.

Image : Adam Mbowe, To Love and to Cherish, 2021

Logo RBC

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022