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© Marie-Josée Saint-Pierre, Post-partum, 2004

LES VIDÉOGRAPHES À LA CINÉMATHÈQUE QUÉBÉCOISE

PROGRAMMATION

Novembre 2021
Cinémathèque québécoise



LES VIDÉOGRAPHES est une programmation de Luc Bourdon créée en collaboration avec Karine Boulanger, Denis Vaillancourt et l’équipe de Vidéographe.

Formulé en période de pandémie, ce projet répond à l’ultime désir et besoin de rassembler sur et devant le grand écran des œuvres vidéographiques d’hier et d’aujourd’hui en présence du public et des artistes.

L’ouverture officielle des portes de Vidéographe sur la rue Saint-Denis, en plein cœur du quartier latin, eut lieu le 28 novembre 1971.

1971-2021… C’est 50 ans d’histoire!

Le projet LES VIDÉOGRAPHES présente des œuvres vidéographiques qui revisitent et célèbrent les 50 ans d’une histoire singulière, soit celle de notre société telle que vue et vécue par les « vidéographes ».

Trente-quatre vidéos réalisées entre 1971 et 2021 sont déployées dans cinq programmes qui regroupant des œuvres de toutes les décennies et rassemblées selon des thématiques qui ont émergé en cours de recherche.

Le cycle de cinq projections à la Cinémathèque permet enfin, non seulement un dialogue entre des œuvres marquantes, quelques oubliées et d’autres perles déterminantes de l’histoire de l’art vidéo, mais aussi d’engager la discussion entre les artistes, le public et les fans d’art vidéographiques.

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PROGRAMMES 

LES VIDÉOGRAPHES – LE DEVOIR DE MÉMOIRE

Samedi 6 novembre à 18 h 00

Dès les débuts de Vidéographe, la scène politique engendre des œuvres, souvent collectives, désireuses d’offrir une alternative aux médias officiels. 

En introduction à ce programme, la publicité maison réalisée en 1972 pour l’expérience SÉLECTOVISION illustre la philosophie du groupe qui réalise des vidéos documentant des luttes sociales et politiques diffusées dans le réseau des télévisions communautaires.

Le devoir d’agir face aux injustices sociales et politiques a ainsi poussé les vidéographes à réaliser des vidéos ayant pour objectif d’éveiller nos consciences, ce qui constitue aujourd’hui une riche tradition de création et de diffusion d’œuvres militantes portant notamment leur regard sur la scène internationale et locale.

Les quatre documents réunis dans ce programme témoignent de quatre faits vécus qui sont autant d’objets de mémoire que de cicatrices inscrites dans l’histoire des populations de l’Afrique du sud, des États-Unis, de l’ex URSS et de la Gaspésie.

PROGRAMME (71 min)

  • Vidéographe, Sélectovision, 1972, 3 min
  • Jean Gagnon, Norman Thibault, Suzanne Côté, Nous sommes tous assis sur un volcan, 1988, 16 min
  • Pierre Hébert, The Statue of Robert E. Lee in Charlottesville, 2018, 26 min
  • Alisi Telengut, Nutag-homeland, 2016, 6 min
  • Félix Lamarche, Terres fantômes, 2019, 20 min

Projection suivie d’une discussion avec LES VIDÉOGRAPHES de la sélection

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LES VIDÉOGRAPHES – AU DELÀ DU RÉEL

Mardi 9 novembre à 18 h 30                

Ce programme rend hommage à l’imagination des vidéographes avec en introduction une presentation guidée par Robert Forget, fondateur de Vidéographe, qui commente à la caméra les débuts du collectif. Filmé dans les locaux de la rue Saint-Denis, Robert Forget commente les possibilités offertes par l’invention du médium vidéo. 

Réalisée en 1972, la vidéo ENTRÉE EN SCÈNE permet ainsi de saisir l’ambiance de l’époque et de comprendre les objectifs de Vidéographe, c’est-à-dire d’expérimenter et de s’approprier le monde de l’image, et de rendre accessible ce média aux gens. 

Au fil des décennies, ce nouvel outil permettra de mettre en scène un monde créé par des vidéographes soucieux d’aller au delà du réel et d’offrir au public une réalité magnifiée, triturée ou simplement imaginée selon leurs bonnes volontés. Cet imaginaire prend forme ici avec une sélection de courtes vidéos réalisées par des vidéographes marquant.es.

PROGRAMME (78 min)

  • Vidéographe, Entrée en scéne, 1972, 10 min
  • Robert Morin, Lorraine Dufour, Le voleur vit en enfer, 1984, 20 min
  • Manon Labrecque, La petite vision, 1994, 5 min
  • Sylvie Laliberté, Oh la la du narratif, 1997, 14 min
  • Stéphane Thibault, Le beau Jacques, 1998, 17 min
  • Donigan Cumming, Petit Jésus, 1999, 3 min
  • Kim Kielhofner, The coldest day of the year, 2020, 9 min

Projection suivie d’une discussion avec LES VIDÉOGRAPHES de la sélection

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LES VIDÉOGRAPHES –  SUR LE FIL DU TEMPS

Mercredi 24 novembre à 21 h                  

Le projet Vidéographe a pris naissance et s’est développé à partir de la technologie vidéo. 50 ans plus tard et avec, dans sa collection, près de 2 300 œuvres réalisées par des centaines de vidéographes, on y croise une multitude de sujets, de points de vue et d’esthétiques. 

Cette sélection de courtes vidéos permet de voir et d’entendre – sur le fil rouge du temps qui passe – des œuvres de quelques vidéographes marquant.es de la collection. En introduction, une vidéo tournée en 1972 documentant l’utilisation de la première génération d’un banc de montage vidéo, soit une machine électronique permettant de couper le temps image et son, soit une véritable prouesse pour l’époque. 

PROGRAMME (67 min)

  • Vidéographe, L’éditomètre, 1972, 3 min
  • Jeanne Crépeau, Gerçure, 1988, 7 min
  • Suzan Vachon, Palimpseste sentimental, 1989, 7 min
  • Chantal duPont, Trois tours et puis s’en vont, 10 min
  • Nelson Henricks, Le temps passe, 1998, 7 min
  • Nathalie Bujold, Emporium, 1999, 11 min
  • Monique Moumblow, Sleeping car, 2020, 6 min
  • Frédéric Moffet, Adresse permanente, 2014, 7 min
  • Nayla Dabaji, Rumeurs, 2015, 9 min

Projection suivie d’une discussion avec LES VIDÉOGRAPHES de la sélection

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LES VIDÉOGRAPHES – LE GAI SAVOIR

Jeudi 25 novembre à 19 h

Le mouvement d’affirmation de la culture LGBTQ+ s’est inscrit dans la collection de Vidéographe au début des années 1980 avec les premières œuvres de Marc Paradis. C’était aussi la décennie du SIDA qui a ravagé la communauté ici et ailleurs. 

Ce programme témoigne de cette époque en s’appuyant dans un premier temps sur les vidéos réalisées par Marc Paradis, Esther Valiquette et Dennis Day. Des œuvres qui parlent d’un vécu et de la quête d’une identité qui a depuis fortement évolué.  

Les œuvres réalisées dans les années 2000, en effet de contrastes et de résonnances,  poussent la réflexion sur le sujet – ce gai savoir qui occupe une place de choix dans la collection Vidéographe – tout en permettant d’évaluer le chemin parcouru, l’évolution du discours, ses similitudes et ses différences.

PROGRAMME (68 min)

  • Groupe Épopée, Maxime, 2011, 5 min
  • Marc Paradis, Le voyage de l’ogre, 1981, 24 min
  • Esther Valiquette, Le récit d’A, 1990, 20 min
  • Dennis Day, Heaven or Montreal : The unfinished video, 1990, 5 min
  • Owen Eric Wood, Made Up, 2008, 5 min
  • Philippe Hamelin, Lèvres bleues, 2020, 9 min

Projection suivie d’une discussion avec LES VIDÉOGRAPHES de la sélection

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LES VIDÉOGRAPHES  – LE THÉÂTRE DES CORPS ET DES IMAGES 

Vendredi 26 novembre à 17 h 00                         

Dès l’apparition des premières caméras vidéo… Performeur.se.s, chorégraphes, dramaturges, musicien.ne.s, photographes ainsi que les artistes en arts visuels adoptent vite ce nouvel outil de captation leur permettant d’expérimenter avec leur propre image. Ainsi, les mondes de la performance, de la musique et de la danse ont participé activement à la réalisation de vidéos témoignant de leurs pratiques.  

Le corps des performeur.se.s, des interprètes et des artistes vidéo y trouve depuis un terrain de jeu fertile et complémentaire à leurs pratiques. Un vaste laboratoire où chacun, chacune peut explorer sa propre image, son identité, son art ou sa mémoire corporelle.

Ce programme de courtes œuvres débute avec la performance filmée et réalisée par la pionnière en la matière, l’artiste vidéo marshalore. 

PROGRAMME (66 min)

  • marshalore, Street Actions, 1977, 6 min
  • Jo Lechay, La compagnie de danse Jo Lechay, 1982, 12 min
  • Marie-Josée Saint-Pierre, Post-partum, 2004, 12 min
  • Aurélie Pedron, Mémoire des choses qui tombent, 2009, 10 min
  • Lydie Jean-Dit-Panel, Cela avait commencé par un accident, 2014, 9 min
  • Sylvanie Tendron, Vampire domestique, 2016, 8 min
  • Xavier Curnillon, À tes pulsions, 2017, 9 min

Projection suivie d’une discussion avec LES VIDÉOGRAPHES de la sélection

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Photos par ordre d’apparition: © Jean Gagnon, Norman Thibault, Suzanne Côté, Nous sommes tous assis sur un volcan, 1988, © Stéphane Thibault, Le beau Jacques, 1998, © Frédéric Moffet, Adresse permanente, 2014, 7 min, © Dennis Day, Heaven or Montreal : The unfinished video, 1990, © Jo Lechay, La compagnie de danse Jo Lechay, 1982

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022