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© Have You Ever Killed a Bear? Or Becoming Jamila (2014) Marwa Arsanios / photo Mor Charpentier

Making Revolution: Collective histories, desired futures

PROGRAMMATION

Du 11 novembre au 11 décembre 2021
MAI | Montréal, arts interculturels

Gratuit sur réservation



Making Revolution explore les formes que prennent les luttes et les révolutions dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord à travers l’art vidéo et l’installation. Cette exposition commissariée par Farah Atoui et Viviane Saglier revisite l’histoire multiple des insurrections à travers la production et la circulation des images. Bien que les soulèvements de 2011 soient souvent considérés comme un point tournant dans l’histoire politique de la région, les six oeuvres vidéo ainsi que les trois installations présentées dans Making Revolution rompent avec cette manière de voir et convoquent des temporalités non-linéaires et affectives en s’intéressant à des révolutions antérieures et à leurs traces politiques et poétiques. En mettant de l’avant la corporéité qui façonne les soulèvements, ces œuvres attirent notre attention sur la dimension incarnée de la révolution à travers le médium de l’image en mouvement.

Cette exploration incisive et lumineuse cherche à distiller des imaginaires expérientiels et à faire émerger des visions fécondes pour les mouvements et luttes à venir.

 

Vernissage

11 novembre 17 h – 19 h à la galerie du MAI

Gratuit, réservation requise.

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Oeuvres présentées

  • Muhammad Shawky Hassan, And on a Different Note, 2015
  • Ali Kays, Nothing Matters, 2005
  • Ali Cherri, Pipe Dreams, 2011
  • Marwa Arsanios, Have You Ever Killed a Bear? Or Becoming Jamila, 2014
  • Raed and Rania Rafei, Prologue, 2011
  • Jayce Salloum, Untitled: everything and nothing, 2001
  • Sanaz Sohrabi, Notes on Seeing Double, 2018
  • Basel Abbas and Ruanne Abourahme, At those terrifying frontiers where the existence and disappearance of people fade into each other, 2018
  • Mosireen, Prayer of Fear, 2013

 

Visites guidées

  • Visite guidée en français, avec Lynn Kodeih: 16 novembre 2021, à 16 h
  • Visite guidée en anglais, avec Farah Atoui: 19 novembre 2021, à 15 h (COMPLET)
  • Visite guidée en anglais, avec Viviane Saglier: 25 novembre 2021, à 13 h (COMPLET)
  • Visite guidée en arabe, avec Razan AlSalah: 3 décembre 2021, à 16 h

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Projection de films

13 novembre 2021, à 19 h 30

Mohamad Malas, The Dream// Al-manam, 1987, 45 min

Tourné à Beyrouth dans les camps palestiniens de Sabra, Chatila, Burj al-Barajneh et Ain al-Hulweh, avant l’invasion et les massacres israéliens, le film reproduit les ruelles et les maisons des villages de Palestine, où la caméra s’aventure comme dans le labyrinthe des mémoires. Ce que racontent les Palestiniens, ce sont leurs rêves : apparitions de personnages célèbres, d’amis ou de parents disparus, images et sons de bombardements et d’avions, moments de peur ou d’amour, images d’une terre devenue lointaine. Jeunes et vieux, hommes et femmes racontent leurs rêves, un morceau de leur monde intérieur.

« En 1981, les Palestinien.ne.s vivaient toujours dans des camps de réfugiés en attendant de rentrer chez eux. Je voulais comprendre l’image que deux générations de Palestinien.ne.s exilé.e.s avaient de leur pays. Ceux qui y avaient vécu et qui se souvenaient de la vie qu’ils y avaient vécue, et ceux.elles qui étaient né.e.s dans les camps et y avaient grandi. J’étais convaincu que les rêves seraient l’élément le plus à même de me transmettre cette image, bien plus que les slogans… » Mohamed Malas

 

Umama Hamido, On Akka’s Shore, 2019, 60 min

On Akka’s Shore (Sur le rivage d’Acre) est un mémoire emprunté de fiction qui retrace les hallucinations, rêves, et expériences extra-corporelles de Umama et de son ami Tareq Al Jazzar. Les scènes glissent entre Acre en Palestine, un camp de réfugiés au Liban, la ville de naissance de Hamido, Beyrouth et Londres, et leur lieu de résidence actuel. On Akka’s Shore nous entraîne dans une exploration du chaos de la mémoire et de sa relation avec l’histoire personnelle et collective.

« Hier j’ai rêvé que je survolais les rues de Beyrouth. Je me confondais avec ma caméra; mon corps, mon oeil et l’entièreté de mon être faisaient un avec la lentille. Tu m’as demandé comment c’était. Je t’ai dit, ce sentiment est semblable à tout ce qui le compose. Penses-tu que les lieux restent bloqués dans le temps quand on les quitte? » Umama Hamido

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BIOGRAPHIES

Mohamad Malas

Mohamed Malas est né en 1945 à Kouneitra dans le Golan. Après ses études à l’Ecole normale, il enseigne la philosophie de 1965 à 1968 avant d’étudier le cinéma au VGIK de Moscou en 1974.

Il est l’auteur de deux livres : Annonciations pour une ville qui vivait avant la guerre (Beyrouth, 1979), Le Rêve (Beyrouth, 1980) et de nombreux articles.

Il a été le co-scénariste d’Omar Amiralay pour son projet sur les Carmathes (voir infra).

Hulmu madinatin saghira (Rêve d’une petite ville, cm fiction, 1971), Al-yawn al-sabi (Le Septième jour, cm fiction, 1972), Al-kullu fi makanihi wa kullu chai ala ma yuram (Tout va bien mon général, cm fiction, 1974), Quneitra 74 (Kouneitra 74, cm fiction documentée, 1974), Al-dhakira (La Mémoire, doc., 1977), Al-Furat (L’Euphrate, doc., 1977), Ahlam al-madina (Les Rêves de la ville, fiction, 1984 – Cannes 1984 – écrit avec Samir Zikra), Al-manam (Le Rêve, doc. 1986), Al-layl ( La Nuit, 1992 – écrit avec Oussama Mohammad), Nour wa dhalam (Ombre et lumière, doc., 1994) avec Omar Amiralay et Oussama Mohammad, Sabri Mudallah le semeur de voix (doc., 1998), Fawk arraml, thata acchams (Sur le sable sous le soleil, fiction, 1998, co-réalisation Hala Alabdalla Yakoub), Bab almakam (Passion, fiction, 2005), Sullam Ila Dimashq (Ladder to Damascus, fiction, 2013).

Umama Hamido

Umama Hamido est une artiste et cinéaste née en 1987 au Liban et présentement basée à Londres. Son travail examine les expériences vécues et partagées autour de l’immigration à travers une perspective à la fois psychologique, socio-politique et judiciaire. En partant de positionnements marginaux et dans des limbes administratives, elle explore notre relation aux espaces traumatiques, et comment la formation du sujet est affectée par la séparation entre le pays d’origine et le regard de l’exilé.e.

 

 

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© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022