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© Félix Lamarche, Terres fantômes, 2019

LES VIDÉOGRAPHES – REMIXAGE PERPÉTUEL

PROGRAMMATION

28 juillet 2021 à 20 h 30
Sur la place du 2320 rue des Carrières, Montréal

Gratuit



Dans le cadre du 50e anniversaire de Vidéographe et en collaboration avec Le Sémaphore, nous sommes ravis de présenter une projection publique en plein air avec un programme préparé par l’artiste Luc Bourdon. Cet événement marquera la première projection en présentiel de cette année et nous ne pourrions être plus heureux de partager ces merveilleux films avec le public.

Vidéographe a pris naissance en 1971 et s’est développé à partir de la technologie vidéo portative.  50 ans plus tard et avec dans sa collection près de 2 300 d’œuvres réalisées par des centaines de « vidéographes », on y croise une multitude de sujets, de points de vue et d’esthétiques.

Ce programme souligne l’une des forces largement inscrites dans la collection de Vidéographe, soit celle de l’expérimentation sur la matière – l’image et le son – qui sont ici manipulés par des cinéastes et vidéographes avides d’expérimenter les limites du médium.

Ces recherches formelles s’incarnent dans des d’œuvres expérimentales jouant avec le temps, des concepts et des idées. Une sélection d’œuvres permettant aussi de croiser l’univers de la performance et du documentaire, de voir ressurgir des techniques et des textures d’hier remixées par les bons soins d’artistes qui sortent des ornières tout en utilisant des images ou des techniques d’autrefois.  

*Veuillez noter qu’il y aura une remise au lendemain en cas de pluie.

 

PROGRAMME

Durée : 70 min

Manon Labrecque, C’t’aujourd’hui qu’, 18 min, 1999

Karl Lemieux, Western Sunburn, 10 min, 2007

Louise Bourque, Autoportrait / Self portrait post partum, 13 min, 2013

Maxime Corbeil-Perron, Ghostly, 7 min, 2013

Félix Lamarche, Terres fantômes, 20 min, 2019

 

BIOGRAPHIES

Manon Labrecque

Manon Labrecque a une formation en danse contemporaine et en arts visuels. Depuis 1991, elle crée des vidéos [monobandes et installations], des performances, des dessins, des photographies, des installations cinétiques et sonores.

Karl Lemieux

Karl Lemieux est un cinéaste. Plusieurs de ses courts-métrages, notamment Motion of Light (2004), Western Sunburn (2007), Trash and no star ! (2008), Passage (2008), Mamori (2010) et Trains (2011) ont été présentés à travers le monde dans des salles de musique clandestines, des cinémathèques, des musées, des galeries et des festivals de films renommés, tels que le Views from the Avant Garde – New-York Film Festival, le Rotterdam International Film Festival et le Toronto International Film Festival. Son œuvre Mamori, une production de l’Office national du film du Canada avec la musique de Francisco Lopez, a été présentée en tant qu’exposition solo au Musée d’art contemporain de Montréal. Elle fut également projetée au MOMA, le Museum of Modern Art de San Francisco et reçut le Grand Prix du festival international de film expérimental 25FPS, à Zagreb, en Croatie. En se servant de film 16mm, Karl Lemieux crée en direct des performances-projections en collaboration avec des musiciens et artistes sonores, tels que Godspeed You ! Black Emperor, The Black Keys, BJ Nilsen, Hiss Tracts (David Bryant [GY!BE, Set fire to flames], Kevin Doria [Growing], Jonathan Parant [Fly Pan Am]) et Hyena Hive (Bruno Julien [Maussade], Marc-Alexandre Reinhardt [Lanterner]). Il a aussi contribué à quatre pièces de théâtre mises en scène par Marie Brassard, Moi qui me parle à moi-même dans le futur (2010), L’Invisible (2008), The Glass Eye (2007) et Trieste (2013).

Louise Bourque

Après un exil de 30 ans aux États-Unis et ailleurs, la cinéaste Louise Bourque est récemment revenue s’établir à Montréal. Ses films ont été projetés dans une cinquantaine de pays et diffusés sur les ondes de PBS et de Sundance Channel aux États-Unis, ainsi qu’à Télé-Québec au Canada et SBS en Australie. Son œuvre a été présentée dans des musées prestigieux et des galeries dans le monde entier, notamment au Musée de la Civilisation et au Musée national des beaux-arts du Québec à Québec, à la National Gallery of Art à Washington, au Museum of Modern Art et au Whitney Museum of American Art à New York.

Maxime Corbeil-Perron

Maxime Corbeil-Perron est un artiste basé à Tio’tia:ke/Montréal, dont l’œuvre a été soulignée par de nombreux concours, médias et festivals internationaux. Sa pratique artistique se déploie dans une multiplicité de médiums : performance audiovisuelle, cinéma expérimental, composition électroacoustique, improvisation, art sonore et installation. Ses oeuvres actuelles présentent une approche liée à l’archéologie médiatique, dans lesquelles il cherche à établir des rapports entre médias obsolescents et technologies contemporaines, à la recherche de nouvelles possibilités esthétiques.

En tant que réalisateur, il a reçu le prix pour la meilleur animation expérimentale au Ann Arbor Film Festival (2021), le prix pour la meilleure oeuvre d’art et expérimentation aux Rendez-Vous Québec Cinéma (Canada, 2020) et le grand prix expérimental au Festival Tous Courts (France, 2020).

Il a également reçu une mention honorifique au Prix Ars Electronica (2021) dans la catégorie musique numérique et art sonores. Il a été artiste en résidence à EMS Stockholm (2018), Signal Culture (2017, 2019) et à la Société des Arts Technologiques (2019). Il détient un doctorat en création sonore de l’Université de Montréal.

maximecorbeilperron.com

Félix Lamarche

Diplômé de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en cinéma, Félix s’intéresse à la fois aux formes novatrices et traditionnelles que peut prendre l’art cinématographique. Il explore présentement les possibilités de la pratique documentaire, de son influence sur notre perception du monde, du visible et de l’invisible. Il essaie par ailleurs d’élaborer un espace de création non-hiérarchique et une éthique du dialogue entre le film et le public. Il travaille présentement sur un premier long-métrage documentaire.

 

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022