Lettre x représentant une icône de fermeture

© Anne Émond, Sophie Lavoie, 2009

Vidéographe à 50 ans : Premières œuvres

PROGRAMMATION

15 juillet au 30 aout 2021
Vithèque



La collection de Vidéographe regorge de premières œuvres d’artistes et de cinéastes qui ont eu un parcours marquant. Le programme Premières oeuvres revisite les débuts de Robert Morin, Lorraine Dufour, Rodrigue Jean, Louis Bélanger, Bruno Baillargeon, Ricardo Trogi, Robin Aubert, Chloé Leriche, et Anne Émond.

En 2021, Vidéographe fête 50 ans de création et d’engagement envers la vidéo et les pratiques expérimentales de l’image en mouvement. Toujours animé par le feu de ses fondateurs et fondatrices, Vidéographe propose une année de célébration traçant des ponts entre les générations d’artistes qui s’y sont rassemblé.e.s et axée sur la création, la collaboration et le partage des œuvres de sa collection.

Le vidéaste et cinéaste Luc Bourdon, en collaboration avec l’équipe de Vidéographe, a préparé une programmation couvrant 50 ans de création vidéo. Ce projet anniversaire témoigne de l’évolution des genres, des pratiques, des styles, des sujets, des opinions et des préoccupations des artistes et citoyens qui se sont essayés à la vidéo. Les programmes ont été construits autour de thèmes et de considérations formelles plutôt qu’organisés sur une base chronologique. Ils revisitent des œuvres majeures mais aussi de joyaux restés relativement méconnus malgré leur qualité ou leur importance. Premières oeuvres est le premier de trois de ces programmes qui seront présentés sur Vithèque de juillet à novembre 2021.

Premiers oeuvres a été présenté aux Rendez-vous Québec Cinéma en mai 2021.

Regardez le programme complet ici [+]

 

Voir aussi :
Bibliographie – Vidéographe, 2020
Les 45 ans de Vidéographe (programme vidéo)
Vachon, Suzan. Art vidéo : les archives de son histoire – Vidéographe vu et par : Mémoire en forme d’ellipse, les archives du phosphore (essai)
Vidéographe, Wikipedia

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

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En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022