Lettre x représentant une icône de fermeture
image couleur, une femme qui danse

IMAGE : © Damian Siquieros, Je Parle, 2021
Danseuse : Caroline Namts

dv_vd : Cai Glover, Je Parle

Programmation et discussion


jeudi 25 février, 17 h
En direct sur Facebook et YouTube

Gratuit



Dans le cadre de la troisième saison des dv_vd, Vidéographe et Dazibao sont heureux de consacrer une soirée au danseur et chorégraphe Cai Glover. Il présentera un programme d’œuvres vidéos sélectionnées dans la collection de Vidéographe ainsi que la vidéo-danse Je Parle, fruit de sa résidence de recherche pour artistes, chercheurs et commissaires Sourd.e.s.

Une discussion entre Cai Glover, le directeur  de la photographie Max Machado et le danseur John Michael Canfield viendra clore cette présentation.

* La conversation se tiendra en anglais et sera accessible aux personnes en ASL (American Sign Language).

► Diffusion en direct sur la page Facebook de Dazibao et la chaîne YouTube de Vidéographe

 

Avec cette vidéo-danse, cet artiste canadien explore la poésie signée à travers la lentille de la chorégraphie afin d’en révéler l’expressivité. Glover souhaite ainsi attirer l’attention sur la manière dont, à travers gestes et mouvements, la main qui signe peut transmettre des idées poétiques dans un langage clair, évocateur et émotionnel ne nécessitant souvent aucune traduction pour être comprise.

Cai Glover, à propos de son projet :
« Je Parle » est une conversation intérieure entre un moi identifié, situé incontestablement dans la marge où la majorité avantagée le confine, et la voix qui étouffe son appel à la reconnaissance et à l’existence. Nos désirs peuvent-ils se muer en gestes lorsqu’on est situé dans un espace sans forme – ou, plus littéralement, dans une société qui ne reconnaît pas nos limites, et donc l’espace dans lequel nous voulons vivre ?

Un dialogue émerge, à la fois souhaité et redouté, qui exprime en lui-même le cœur du problème : dans le processus vivant du développement et de l’identification de soi, il faut pouvoir se percevoir à la fois comme sujet et comme objet. On ne peut créer et découvrir son moi authentique que dans les affres d’un enchevêtrement relationnel. Les mains qui parlent sont reconnues par le regard de l’autre. Pour être moi, j’ai besoin de toi. »

Je Parle, 2021, Poème de Cai Glover

 

PROGRAMME (32 min)
Marlene Millar et Philip Szporer, Butte, 5 min 40 s, 2007
Aude Vuillemin, je marche, 7 min 18 s, 2017
Xavier Curnillon, À tes pulsions, 8 min 32 s, 2017
Yoakim Bélanger, If I Can Fly, 10 min 27 s, 2010

Suivi de :
Dans les coulisses de Je Parle, 6 min 30 s
Cai Glover, Je Parle, 2021, 12 min

Consultez le détail de la programmation [+]

Bande-annonce :

 

BIOGRAPHIES
Depuis plus de 20 ans, Cai Glover se consacre à l’étude de la danse et des arts de la scène. Dans son travail, il cherche continuellement des manières de toucher le public en faisant appel aux expériences émotionnelles innombrables et variées de l’être humain. Ses nombreuses collaborations avec Gioconda Barbuto, Josh Beamish, Henry Daniel, Judith Garay, Vanessa Goodman, Morgane Le Tiec, Simone Orlando, Lauri Stallings, Paras Tarezakis, Edgar Zendejas et Hélène Blackburn l’ont amené à travailler à Atlanta, Birmingham, Kelowna, Londres, Montréal, New York, Paris, Vancouver ainsi qu’en Thaïlande. Cai Glover danse depuis six ans au sein de la compagnie Cas Public, sous la direction d’Hélène Blackburn. caspublic.org/cai-glover

Originaire de Virginie (États-Unis), John Michael Canfield est diplômé de L’École nationale de ballet du Canada, où il a étudié pendant 5 ans. Au fil des ans, il a travaillé au sein de compagnies de danse aux quatre coins du Canada, auprès de chorégraphes tels qu’Aszure Barton, Yukichi Hattori, Anne Plamondon et Wen Wei Wang. Il s’est joint à la compagnie de danse Cas Public à l’occasion de la saison 2020-2021. caspublic.org/john-michael-canfield

Directeur de la photographie, Max Machado a voyagé un peu partout dans le monde avant de s’établir à Montréal. Toujours à l’affut de sujets évocateurs, singuliers et percutants, il tourne aussi bien des films de fiction que des projets documentaires ou du contenu de marque. Il a notamment collaboré aux projets Daughters of the Voice (CBC), A People’s Soundtrack (PBS), Reflexion (XCircus), Hallelujah (QueerCircus), Hannah & the Wolf (Cas Public) et Faraway (RIDM, Slamdance). Il a reçu le prix commémoratif Jean-François Bourassa pour son travail dans L’appétit des garçons (2018) et Amal (2018), qui lui a également valu une nomination pour un prix de la Canadian Society of Cinematographers. Ses courts métrages ont été primés et présentés dans plus de 35 festivals de films à travers le monde, incluant l’Allemagne, l’Angleterre, l’Autriche, la Belgique, le Canada, la Croatie, l’Écosse, l’Espagne, les États-Unis, l’Inde, l’Indonésie, le Maroc, le Mexique, la Pologne, Porto Rico, la Serbie et l’Ukraine. maxmachado.ca

 

Logo Dazibao

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022