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© Vidéographe / Simon Guibord

Vidéographe : 50 ans de création et d’engagement

Programmation anniversaire


Janvier - décembre 2021



Célébrer une communauté 

Vidéographe fête en 2021 non moins de 50 ans d’engagement soutenu envers la recherche en art vidéo et le rayonnement des pratiques expérimentales de l’image en mouvement. 

Toujours animé par la fougue créatrice de ses fondateur.trice.s, Vidéographe propose une année de célébration dressant des ponts entre les générations d’artistes qui s’y sont rassemblées et qui sera axée sur la création, la collaboration et le partage des œuvres de sa collection. Les différentes initiatives anniversaire rassemblent près de 90 artistes, chercheur.e.s, commissaires et organismes partenaires de sorte que ces festivités reflètent l’idéal communautaire qu’incarne Vidéographe depuis son inauguration. 

Ces rencontres et évènements sont orchestrés de manière à répondre aux restrictions sanitaires qui structurent actuellement l’espace social tout en favorisant l’échange entre les pratiques et les idées, de même que la discussion entre les artistes, le public et les fans d’art vidéographiques.

Venez donc rencontrer les artistes et l’équipe qui font Vidéographe et célébrez avec nous 50 ans d’image en mouvement!

 

Parmi les initiatives marquantes de ces célébrations, citons :

    • Le cycle de programmes inédits, Les Vidéographes, du vidéaste et réalisateur Luc Bourdon (La mémoire des anges, La part du diable). 

Étroitement lié à l’histoire de notre organisme, le cinéaste québécois a puisé dans les quelques 2300 œuvres de la collection de Vidéographe. Couvrant 50 ans de création vidéo à partir d’une sélection de 50 œuvres de ce riche catalogue, ce projet témoigne de la transformation de la société québécoise, de l’évolution des pratiques, des sujets et des préoccupations des artistes de la vidéo, des années 1970 à nos jours. 

Les Vidéographes rayonneront au Québec, au Canada et à l’international tout au long de notre année anniversaire, tandis que le cycle complet sera présenté au cours du mois de novembre 2021 à la Cinémathèque québécoise.  

    • Les œuvres de la collection de Vidéographe seront présentées dans le cadre de différentes programmations spéciales en festivals au Québec et à l’international. 

Dès le mois de janvier 2021, nous étions au Cinema on the Bayou Film Festival (É.U) puis, dès le mois suivant, au Centre culturel canadien (Fr). À l’automne, nous étions des programmations de La Grande rencontre des arts médiatiques de Gaspésie, du Festival 48 images seconde (Fr), du Cairo Video Festival (Égypte) et de Traverse Vidéo (Fr). 

Les RIDM présenteront d’ailleurs un programme anniversaire suivi d’une table ronde avec les artistes le 19 novembre 2021

    • Une nouvelle publication numérique 

Cette dernière retracera l’histoire de Vidéographe et de la vidéo québécoise des 50 dernières années. Des artistes, des chercheur.e.s et des commissaires sont mis à contribution pour cette production. Il s’agira de la troisième publication disponible sur Vithèque.com — la collection en ligne de Vidéographe —, faisant suite à Corps-à-corps : l’œuvre de Donigan Cumming et Marc Paradis, un désir d’ogre parues respectivement au printemps et à l’automne 2020.

    • La création du prix Robert-Forget

Nommé en l’honneur de l’idéateur et fondateur de Vidéographe et de la Cinérobothèque, ce prix sera remis à un.e artiste, commissaire, chercheur.e ou québécois.e ayant contribué de manière exceptionnelle au développement de l’image en mouvement au Québec. Le.a récipiendaire sera dévoilé.e le 28 novembre 2021 afin de commémorer l’ouverture des premiers espaces de Vidéographe au 1604 de la rue St-Denis précisément le 28 novembre 1971. Le jury de cette première édition était composé du cinéaste Pierre Hébert, de la commissaire Nicole Gingras et de l’artiste Paul Wong.

    • Une résidence de cocréation 

Soutenue par le Conseil des arts du Canada, cette résidence jumèle trois artistes établi.e.s ou à mi-carrière à trois artistes émergent.e.s. Les duos produiront une œuvre qui pourra prendre différentes formes : art vidéo, animation, arts numériques, essai vidéo, documentaire, vidéo danse.

Surveillez notre programmation pour être les premiers à apprécier les fruits de ces rencontres stimulantes!

    • Enfin, des projections extérieures, des tables rondes et des événements spéciaux viendront compléter cette programmation anniversaire toute l’année

 

Gardez l’œil ouvert pour la suite de notre programmation anniversaire !

 

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022