Lettre x représentant une icône de fermeture
Image aux couleurs saturées, une femme avec une perruque rose en grosplan

© Rachel Maclean, Make Me Up, 2018

dv_vd : Rachel Maclean

Programmation en ligne

23 avril 2020, 19 h - 22 h
Vimeo

Gratuit



Dans le cadre des soirées dv_vd, Vidéographe et Dazibao sont heureux de présenter deux œuvres vidéo de l’artiste écossaise de l’artiste écossaise Rachel Maclean. Ce programme propose son long métrage Make Me Up (2018), précédé du court Eyes 2 Me (2015). Une entrevue au cours de laquelle l’artiste présente son travail, réalisée pour son exposition au musée Kunsthalle Kiel (Allemagne), introduira cette programmation.

Quelque part entre l’esthétique Youtube, Matthew Barney et Dickens, l’artiste écossaise Rachel Maclean explore l’identité féminine, les rôles sociaux, l’influence des médias et le Royaume-Uni contemporain sur le mode de la comédie noire. Son esthétique de l’excès, qui se déploie sous formes de costumes, maquillages et environnements numériques colorés et délirants, est traversée d’une lucidité implacable sur les pièges de la culture de l’image d’aujourd’hui. Performeuse hors paire, elle interprète tous les rôles dans la plupart de ses vidéos.

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(Ce lien sera fonctionnel uniquement durant la projection)

 

Entrevue avec Rachel Maclean
2019, 16 min

Make Me Up
R-U, 2018, 84 min, vidéo numérique, VOA

Cette comédie noire jette un regard satirique sur les pressions contradictoires auxquelles sont confrontées les femmes. Elle examine comment la télévision et les médias sociaux peuvent être des espaces amusants et expressifs pour explorer leur identité, tout en étant des prisons dorées qui encouragent les femmes à se conformer à des idéaux stricts de beauté.

À son réveil, Siri se trouve prise au piège dans une maison de rêve brutaliste aux couleurs bonbon. Malgré son décor mignon, l’endroit est loin d’être bienveillant. Elle et ses codétenues sont encouragées à compétitionner pour leur survie sous l’observation continue de caméras de surveillance.

Le groupe est mené par une diva autoritaire qui parle avec la voix de Kenneth Clark dans la série Civilization qui jouait à la BBC dans les années 1960. Alors que cette femme force les détenues à s’affronter dans une série de tâches dégradantes, Siri, aidée par Alexa, commence à renverser les règles et révèle bientôt la sinistre vérité qui sous-tend ce monde. makemeupfilm.com

Produit par Hopscotch Films avec NVA, commandé par la BBC, Creative Scotland et 14-18 NOW: WW1 Centenary Art Commissions, soutenu par la Jerwood Charitable Foundation, la National Lottery via le Heritage Lottery Fund, et par le Department of Digital, Culture Media and Sport. « Make Me Up » fait partie de Represent, une série de travaux inspirés par la Representation of the Peoples Act 1918

► Entrevue de Rachel Maclean [+]

► Bande annonce

 

 

Eyes 2 Me
R-U, 2015, 3 min, vidéo numérique, VOA
Commande de Film London pour Channel 4 Random Acts

Eyes 2 Me suit une protagoniste-poupée nommée Sophie évoluant dans un jardin enchanté habité par une race de cyclopes câlins connus sous le nom d’Eeblebops. La vidéo bascule entre différents formats (une émission de télévision pour enfants, un shooting de mode et une entrevue), pendant que Sophie est interrogée, contrainte et réprimandée par une voix off masculine omniprésente dont le ton passe graduellement de l’affabilité paternelle à une froide désapprobation militante. L’œuvre fut entièrement tournée avec un écran vert. Maclean, qui en est la seule interprète, mime sur une bande sonore préenregistrée et déforme ses traits pour créer des personnages étranges et caricaturaux évoluant dans un monde numérique sursaturé.

 

Biographie de l’artiste
Rachel Maclean, née à Édimbourg en 1987, est une artiste multimédia. À travers l’utilisation de films et de photographies, elle crée des personnages farfelus mis en scène dans des univers fantastiques afin de construire une critique colorée de notre société. Arborant costumes et maquillages flamboyants, Rachel Maclean joue presque tous les rôles dans ses films. Elle utilise la technologie numérique pour bâtir ses univers et emprunte des extraits audios tirés de la télévision et du cinéma pour élaborer ses récits avec un touche d’humour. Rachel Maclean a réalisé plusieurs expositions individuelles à Londres, Édimbourg, Nottingham et ailleurs dans le monde comme en Russie et en Allemagne. En 2013, elle reçoit le Margaret Tait Award pour sa contribution au Glasgow Film Festival et est présélectionnée pour le Film London Jarman Award. Rachel Maclean est également sélectionnée pour représenter l’Écosse lors de la 57e Biennale de Venise en 2017. rachelmaclean.com

Logo Dazibao
Logo dv_vd

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022