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© Phyllis Baldino, Now is Here, 2017

dv_vd : Et Maintenant?
Phyllis Baldino & Santiago Álvarez

Projection et rencontre

Jeudi 2 mai 2019
19h à Dazibao

Gratuit



5455, avenue de Gaspé, #109 (RC), Montréal
Entrée libre. Places limitées.
Le principe du premier arrivé, premier servi sera appliqué.

Événement Facebook+

 

Dans le cadre des soirées dv_vd, Vidéographe et Dazibao sont heureux de présenter les œuvres NOW! de Santiago Álvarez ainsi que Now is Here de Phyllis Baldino. La projection sera suivie d’une présentation de Phyllis Baldino et d’une discussion avec le public, animée par Nelson Henricks.

Dans un climat mondial dominé par l’incertitude, la violence et une certaine  recrudescence du nationalisme de droite, il nous apparaît particulièrement pertinent de présenter ces deux œuvres réalisées respectivement en 1965 et en 2017, et qui abordent la notion de temps en lien avec l’actualité politique. Les deux œuvres tracent également un pont entre Cuba et les États-Unis, créant ainsi un dialogue entre des modes de représentation et des préoccupations politiques tout en remettant en question l’inégalité des pouvoirs telle qu’elle existe en Amérique.

 

PROGRAMME 

Phyllis Baldino, Now is Here, 2017, 18 min 58 s

Avec Now is Here, Phyllis Baldino aborde la notion du « maintenant ». L’œuvre fut amorcée au moment de l’élection présidentielle de novembre 2016 aux États-Unis et du rapprochement historique entre ces derniers et Cuba, circonstances politiques qui en ont influencé la création. La vidéo combine des images tirées des informations télévisées et des entrevues avec 25 personnes à qui l’artiste a demandé d’expliquer ce que « maintenant » veut dire pour elles. Les personnes choisies, dont Baldino ne filme que les mains, résident aux États-Unis ou à Cuba. Elles occupent divers métiers et leurs définitions de « maintenant » sont personnelles, philosophiques ou politiques.

Lire le texte détaillé de l’artiste ici.

 

Santiago Álvarez, NOW!, 1965, 5 min 30 s

NOW! est un documentaire expérimental dénonçant le racisme aux États-Unis. Collage d’images filmées et d’images fixes, l’oeuvre est considérée comme le précurseur du vidéoclip. Elle montre des manifestations, des actes de résistance citoyenne, la brutalité policière, des actions du Ku Klux Klan; images sur lesquelles l’artiste effectue des panoramiques et des zooms afin de dépeindre l’intensité dramatique. La trame sonore laisse entendre la chanson Now interprétée par Lena Horne. Avec cette œuvre, Álvarez trace le portrait d’une époque animée par un racisme violent.

 

BIOGRAPHIES

Phyllis Baldino

Les oeuvres de Phyllis Baldino combinent la performance, la vidéo, la sculpture et d’autres formes artistiques pour réfléchir au fonctionnement et à la signification des gestes et des objets du quotidien. Elles sont conceptuelles et souvent inspirées par des données scientifiques ou des notions philosophiques. Phyllis Baldino détient un baccalauréat en beaux-arts (sculpture) de la Hartford Art School de l’Université d’Hartford au Connecticut. Elle a présenté des expositions solos au Wexner Center for the Arts à Columbus en Ohio; au Contemporary Arts Center à Cincinnati en Ohio; à la Thomas Nordenstad Gallery et chez Lauren Wittels à New York; ainsi qu’au Southern Exposure à San Francisco. Elle a aussi participé à des expositions de groupe au MoMA de New York; au P.S.1 Contemporary Art Center à New York; au Whitney Museum of American Art à New York; au Miami Basel; au Stedelijk Museum à Amsterdam; au Dia Center for the Arts à New York; et au Guggenheim, également à New York. Ses travaux récents incluent Nothing from the Future, une installation vidéo synchronisée sans fil à neuf écrans qui a été présentée en primeur au festival VIDEOFORMES à Clermont-Ferrand en France en 2018. Elle vit et travaille à Brooklyn à New York.
www.phyllisbaldino.com

 

Santiago Álvarez Román

Santiago Álvarez Román (18 mars 1919 – 20 mai 1998) est un cinéaste cubain. Il a écrit et réalisé de nombreux documentaires sur la culture cubaine et américaine. Sa technique de «montage nerveux» consistant à utiliser des «matériaux trouvés», tels que des extraits de films hollywoodiens, des dessins animés et des photographies, est considérée comme le précurseur du vidéoclip.

Il a étudié aux États-Unis mais, au milieu des années 1940, il retourne à Cuba, où il travaille comme archiviste musical pour une chaîne de télévision. Il participe également aux activités du Parti communiste. Après la révolution cubaine, il devient membre fondateur de l’Institut du film cubain (ICAIC) et dirige son hebdomadaire Latin American Newsreel. L’une de ses œuvres les plus célèbres est le court métrage Now (1965), sur la discrimination raciale aux États-Unis. Parmi ses autres œuvres connues figurent la satire anti-impérialiste LBJ (1968) et 79 Springs (1969), un hommage poétique à Ho Chi Minh. En 1968, il collabore avec Octavio Getino et Fernando E. Solanas (membres de Grupo Cine Liberación) au documentaire d’une durée de quatre heures intitulé Hora de los hornos qui porte sur l’impérialisme étranger en Amérique du Sud.

La scène musicale et culturelle en Amérique latine et les dictatures qui sévissaient dans la région sont d’autres sujets qu’il a explorés dans ses films.

 

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© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022