Lettre x représentant une icône de fermeture
Cours intérieure à New-York

© Isvtan Kantor, Anti-credo, 1987

Nos New-York

Projection

Vendredi 16 novembre 2018
18h à la Cinémathèque québécoise



Commissariat : Karine Boulanger / Vidéographe

 

Dans le cadre des Rencontres avec Rick Prelinger : archives, popular documentary et NYC initiées par le labdoc (Le laboratoire de recherche sur les pratiques audiovisuelles documentaires), qui se dérouleront lors de la 21ème édition des RIDM, Vidéographe présentera un programme inédit d’œuvres issues de sa collection.

Destination (Vitale), horizon des artistes (Chouinard, Reinke) ou matière plastique (Gaucher, Kantor), New York se décline sur le mode de l’expérience personnelle dans ce programme de vidéos tirées de la collection de Vidéographe. Chacune se présente comme un moment volé au temps et à la frénésie de cette ville mythique, une trace des échanges et des circulations des artistes entre New York et le Canada.

PROGRAMME
Frank Vitale, Hitch-Hiking: Hitchhike 3 – New-York State Police, 17 min, 1972
Luc Courchesne et Marie Chouinard, Marie à New York, 4 min, 1982
Eric Gaucher, Circa. 1967, 9 min, 2016
Istvan Kantor, Anti-credo, 29 min, 1987
Steve Reinke, New York Loves Me, 1 min, 1995

 

PROGRAMME DU FORUM
Rencontres avec Rick Prelinger : archives, popular documentary et NYC
Ce court cycle de rencontres avec le chercheur, collectionneur et créateur californien Richard Prelinger vise à explorer un pan important et actuel du cinéma et de ses expressions documentaires. Le film de montage – de Nicole Vedrès à Chris Marker, des video mashups à Christian Marclay – a une longue histoire dans les trajectoires des images en mouvement. Dans les projets de Rick Prelinger, le regard documenté sur les fragments (audio)visuels est important du point de vue de la recherche, du catalogage et de la mise en circulation (les Prelinger Archives/archive.org). Il l’est également du point de vue de la mise en valeur d’un imaginaire construit autour d’images anonymes, quotidiennes, utilitaires (son encyclopédie filmique Our Secret Century et ses long-métrages notamment). Les quatre rendez-vous avec Rick Prelinger nous permettront de découvrir la démarche d’un archiviste praticien et d’un cinéaste bricoleur qui regarde – et nous montre – les traces de l’Amérique à travers des images amateures, corporatives ou de propagande qui traversent presque un siècle. Une leçon de cinéma avec Prelinger aura lieu à l’UQAM, et trois projections à la Cinémathèque : deux long-métrages (Panorama Ephemera et Lost Landscape of New York), et un programme original préparé par le Vidéographe de Montréal, Nos New York (avec des œuvres de Frank Vitale, Istvan Cantor, Marie Chouinard et Luc Courchesne, entre autres) en dialogue avec Lost Landscape of New York.

Leçon de cinéma avec Rick Prelinger 
Cette leçon de cinéma s’articulera autour des notions clefs qui balisent les pratiques multiples de Rick Prelinger. Une piste de la discussion nous mènera à explorer comment construire et partager une idée du cinéma qui échappe à l’hégémonie et qui mette en valeur les images orphelines et une histoire du cinéma sans noms. Une autre nous fera comprendre ce que Prelinger développe en fait de popular documentary dans sa série de films participatifs Lost Landscapes. Une réflexion sur les pratiques artistiques se basant sur les archives audiovisuelles sera en toile de fond de la rencontre. La leçon se fera en dialogue avec la professeure Viva Paci et la cinéaste et doctorante Caroline Martel, du labdoc.

-Viva Paci, labdoc (Le laboratoire de recherche sur les pratiques audiovisuelles documentaires), UQÀM

« labdoc @ UXDoc »
Les membres du labdoc contribueront cette année à la section UXDoc des RIDM. Depuis plusieurs années, le festival consacre une partie de sa programmation à la présentation d’une sélection des meilleures œuvres interactives et immersives de l’année en provenance du Québec et de l’international. Les membres du labdoc animeront des navigations assistées en présence des réalisatrices et des réalisateurs. Les projections auront lieu chaque soir du 10 au 16 novembre à 20h dans la salle Raoul-Barré de la Cinémathèque québécoise.

 

Avec la participation du labdoc (Le laboratoire de recherche sur les pratiques audiovisuelles documentaires), de l’École des médias, de la Faculté de communication UQÀM, de la Chaire Réné-Malo et Vidéographe.

 

labdoc, logo noir et blanc

© Après les glaciers, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne, 2022

PROGRAMME GRATUIT SUR VITHÉQUE – La Trilogie des Glaciers
Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne

VITHÈQUE

Gratuit



Avec La trilogie des glaciers, Vidéographe est fier de présenter pour la première fois sur Vithèque le travail des artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne. Fragile MonumentAlbedo et Après les glaciers font partie d’un corpus d’oeuvres récemment acquis par Vidéographe et qu’il nous tarde de vous partager.

 

Cliquez ici pour accéder au programme [+]

 

En examinant l’évolution de zones glaciaires en Suisse, cette série de trois courts-métrages porte une attention aux rapports complexes que nous entretenons avec les milieux naturels. Elle soulève une réflexion sur des perspectives d’écologies futures, où se conjuguent des états d’hybridité, de vulnérabilité et du sublime.

Point d’arrimage de cette trilogie, le glacier du Rhône, qui culmine à 3600 mètres d’altitude, est devenu depuis la fin du XIXe siècle un objet d’étude scientifique et un important site d’affluence touristique des Alpes suisses. Indice éloquent d’une disparition anticipée, une partie de la zone d’ablation du glacier, sujette à la fonte, est recouverte de mosaïques géotextiles afin de le protéger des radiations solaires. Si ces couvertures réfléchissantes peuvent contribuer à diminuer l’accélération du retrait glaciaire, cette pratique demeure toutefois contestée par le milieu scientifique. Évocateur d’un décor énigmatique, de linceuls ou de refuges temporaires, le déploiement de ces bâches représente une tentative de contrôle anthropique sur le paysage dans un contexte de bouleversements climatiques. Dans un travail immersif de l’image et du son, Fragile Monument explore les échelles de temporalité propres au glacier, à l’eau, à l’environnement minéral et leur entremêlement avec des rythmes humains.

Albédo offre une incursion visuelle dans le travail de terrain de chercheurs en glaciologie de l’ETH à Zurich sur le glacier du Rhône. Ils y déploient des outils techniques afin de produire des relevés dans le cadre d’activités de surveillance du glacier, dont les fissurations et les signes d’affaissement sont tangibles. Ces images s’accompagnent d’une explication scientifique de l’effet albédo : la capacité de réflexion du rayonnement solaire par une surface, pour lequel un indice élevé (associé à des surfaces enneigées) protège la glace de la fonte. Les boucles de rétroaction initiées par les changements climatiques chamboulent dorénavant l’équilibre précaire des glaciers, leur épiderme étant fortement sensible à celles-ci. Observé, étudié et drapé, le glacier du Rhône est présenté comme un hyper-objet climatique, un « quasi-artéfact dont l’aura sublime se rapporte dorénavant au vertige de sa disparition1 ».

Le dernier chapitre de la trilogie, Après les glaciers, présente le point de vue du chercheur scientifique et glaciologue Jean-Baptiste Bosson, qui milite pour la protection des glaciers et des marges glaciaires depuis une perspective écosystémique, dégagée d’un point de vue anthropocentrique. Dans ce film, le regard s’étend à différentes zones alpines en Suisse exposées au retrait glaciaire. À travers ce phénomène, des milieux intouchés émergent sous la glace, suscitant une réflexion sur leur protection comme des havres potentiels de biodiversité. Sur fond de plans macroscopiques de bulles d’air emprisonnées dans la glace, sortes d’archives vivantes donnant à sentir le temps profond du glacier, Bosson affirme que les glaciers constituent des objets sensibles qui nous permettent de mieux saisir l’histoire du climat.

Cette trilogie a été réalisée lors d’un séjour au Programme principal de résidence de La Becque (Suisse) en 2021-2022, avec le généreux soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle s’inscrit au sein d’un corpus évolutif intitulé La Montagne radieuse, présenté sous forme d’exposition, de photographies et de vidéos, qui explore les imaginaires et interprétations plurielles de la montagne, entre transformations du paysage, manifestations technologiques et vertus thérapeutiques reliées au legs de la modernité en milieu alpin.

« Au-delà de sa prestance monolithique, la montagne se révèle être un objet complexe, dont la portée irradie sur plusieurs plans. Structuré en chapitres interreliés, La Montagne radieuse […] procède par étoilement pour explorer la myriade de facettes anthropiques par lesquelles nous entrons en relation avec la montagne. S’y enchevêtrent la nature, les technologies, l’architecture, l’histoire, l’hydrologie, la géomorphologie, la santé, la spiritualité et le bien-être dans une hétérochronie mêlant des échelles de temps humain, glaciologique et géologique2. »

 

– Comprend des extraits (1 et 2) de l’essai de Gentiane Bélanger, commissaire de l’exposition La Montagne radieuse, Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, 2022